[RP] Confession d'une Comtesse

Assise dans un de ses fauteuils, la jeune fille avait choisi un de ses salons privés pour sa confession. Parce que quelquefois, être ailleurs que dans une église ou un confessionnal était un avantage pour avoir la discussion facile. Et en effet, parler de tous ses vices, ses soucis ainsi que ses mensonges et compagnie n'allait pas être de tout repos.

Elle avait hésité sur la boisson à servir, en fallait-il une seulement? Puis avait finalement opté pour une carafe d'eau, car parler allait sans aucun doute attiser sa soif.

La jeune fille était, outre tout cela, à l'aise. La confession ne l'effrayait pas, car elle ne voyait aucun de ses actes comme un péché réel. Elle avait certes eu des mauvaises pensées, et alors? Fait des mauvaises choses? Oui, mais ces choses étaient si douces, si agréables qu'il n'était pas possible qu'elles soient mauvaises aux yeux du Très Haut qui ne voulait que leur bonheur. Alors, levant ses yeux vers la porte lorsque son filleul entre dans le salon, elle lui sourit.

Mon père, car l'événement demandait un peu plus de sérieux qu'une discussion filleul/marraine, ou vassal/ suzeraine, j'espère que l'endroit conviendra. Etant donné que la chapelle n'est pas encore consacrée et que par ces temps de neige il y fait fort froid, je me suis dit que nous pourrions nous permettre un peu de luxe...

Hum, ça commençait bien, la confession. Elle faisait déjà des caprices. Quoi? Elle? Capricieuse? Noooon, jamais !

Messages : 25 Date d'inscription : 27/10/2012

Aristokoles entra dans le salon ou allait se dérouler la confession. Tiens? elle l'appelait "mon père"? Visiblement pour donner une allure plus solennelle à cela. Le père Aristokoles portait en écharpe une étole violette, couleur de la pénitence. Il eut un sourire envers sa marraine. Il prit place à une chaise.

-Vous avez raison ma fille. Il fera meilleur ici. Bien, je vais vous demander de vous mettre à genoux juste devant moi pour la confession. Puis, vous direz "bénissez moi mon père car j'ai péché" puis à quand remonte votre dernière confession. Ensuite je vous bénirais et vous pourrez commencer à dire vos péchés. Comme c'est la première fois que je vous confesse, je vous poserais beaucoup de questions pour savoir si vous avez commis certains péchés ou pas, je vous prie donc de ne pas vous en offusquer, c'est simplement pour être sur que nous avons tout bien passé en revue.

La jeune fille lui sourit, puis, une fois qu'il fut installé, prit un visage relativement neutre et se lève. La confession était un moment sérieux, Héloise, sérieux et important, important dans ce que tu veux faire plus tard, pour tous ces engagements à prendre et à respecter. Engagements que tu ne respectes jamais habituellement.

Elle s'agenouille, le regard baissé, le temps de prendre un peu de courage, de puiser dans le tapis de ce salon, qui, en fait, était relativement moche maintenant qu'elle le voyait de tout près. Diable, il faudrait penser à changer cela ! Puis, ses yeux se relève légèrement tandis qu'elle joint ses mains devant-elle.

Bénissez-moi mon père car j'ai péché. C'est vrai ça et beaaaucoup beaucoup. Mais fallait-il tout dire? Ma dernière confession remonte à il y a six mois, mais malheureusement il y a bien des choses que je n'ai pas dites. Oui, il fallait tout dire, cette fois, elle cachait bien trop de choses. Depuis bien trop longtemps.. Je n'ai pas tout dit car je n'avais pas du tout confiance, mon père. Je manque énormément de confiance en toute personne. Quiconque m'est proche pourrait me trahir un jour. Alors j'ai caché la vérité à mon confesseur. J'ai douté d'un homme de foi, j'ai douté d'un Cardinal, j'ai douté de son pardon, je n'ai pas cru que le Très Haut pouvait m'entendre par ce moyen, me pardonner, m'écouter, me punir ou m'aider. Quiconque aurait su qu'il s'agissait en fait d'Uriel, l'aurait prise pour une folle. Personne plus qu'Uriel ne pouvait garder un secret. Mais à cette époque, les événements autour d'elle, les gens qu'elle fréquentait, l'homme qu'elle aimait, tout la poussait au mépris, au doute et aux secrets.

Messages : 25 Date d'inscription : 27/10/2012

Cela commenaçt bien... A peine avait-on commencé que sa marraine confessait déjà avoir fait une confession sacrilège. Bien, il faudrait y aller molo et doucement. Le prêtre fit un signe de croix pour la bénir

-Que le Tout-Puissant vous donne la grâce de confesser tous les péchés mortels que vous avez commis afin que, parl 'intermédiaire de son ministre, il puisse vous pardonner vos erreurs.

Puis, il joignit lui aussi les mains et posa ses coudes sur ses genoux, baissant la tête, afin d'écouter calmement.

-Je comprends vos doutes, mais il faut savoir que ce que vous dites à votre confesseur est sous le sceau du secret absolu, cela ne concerne que Dieu, vous et le prêtre. Et même si votre confesseur venait à vous trahir, la faute viendrait de lui et non de vous. Vous devez avant tout penser à ce que Dieu vous pardonne, et non que certaines choses soient dévoilées sur vous. Carl 'important n'est pas notre réputation sur terre, mais notre place au Soleil. Tout dans notre vie doit être ordonné à cette fin suprême. Ainsi, ne pas tout dire à son confesseur sur ses péchés mortels par peur ou par honte est un péché grave ma fille, car c'est un sacrilège. Il est très bon que vous en ayez conscience cela dit, votre confession d'il y a six mois est de fait invalide et vous devez re-confesser vos péchés car ils n'ont pas été absous et sont toujours retenu par Dieu contre vous.

Héloise fit une légère moue. D'accord, elle n'avait pas tout dit, mais au point que ça ne soit pas valable, il y avait tout de même de la marge et replonger là dedans n'était pas des plus agréable. Cependant, et s'il fallait reprendre du début, aucun soupir ne passe ses lèvres. Elle commencerait par le commencement, avant de dénouer, péniblement, tout ce qu'elle portait sur ses épaules. Sans évidemment entrer dans les détails sauf si Aristokoles lui demandait de détailler. Il y avait tant à dire, tant à confier au Très Haut, tant à se faire pardonner, qu'il n'était même pas certain qu'elle parle de tout...

Alors, mon père, ma dernière confession remonte à il y a bien longtemps. Du temps où je suivais encore mon éducation dans le couvent des sœurs d'Annecy. Et depuis cette sortie, je n'ai pu me résoudre à parler à qui que ce soit, à me confier à qui que ce soit. J'ai été élevée dans la méfiance, le doute et la trahison. Toute ma vie on m'a que conté que la réputation était plus importante que tout. Comment me tenir, comment parler, comment vivre... Je n'ai pas honte de toutes ces choses que j'ai faites, je n'ai juste aucune confiance en personne. J'ai confiance en le Très Haut et en son jugement et j'ai conscience que tous ces secrets ne m'apporteront rien de bon, mais cette méfiance fait partie de ma vie, mon père et je prie, je prie souvent pour qu'Il me pardonne. Pour qu'Il me guide. Cependant, le lendemain, je doute de nouveau et je perds confiance en Son jugement et en Son amour pour moi.

Et c'est pour ça, que j'estime cette confession plus importante encore que toutes les autres. Comment puis-je épouser un homme si j'ai déjà des doutes à son encontre? Comment puis-je me résoudre à passer ma vie avec si je ne suis même pas certaine de ce que sera demain avec lui? Comment même puis-je prétendre l'aimer, lui d'abord, puis mes proches, ma famille, mes amis, alors que demain je pourrai leur tourner le dos, comme je l'ai fait tant de fois et ne plus leur accorder aucun regard, sans aucun remord?

Messages : 25 Date d'inscription : 27/10/2012

Manifestement, c'était plus qu'une confession dont la jeune femme avait besoin, mais d'un soutien moral. Aristokoles l'écouta patiemment, de toute façon, c'était aussi son devoir de prêtre de guider ses ouailles. Il fallait croire que cet entourage de gens qu'il avait trouvé sympathiques à première vu semblait, vu ce qu'en pensait sa marraine, un vrai nid de vipère.

-Vous avez le droit d'avoir des secrets vis à vis des hommes ma fille. mais, si ces secrets engagent le salut de votre âme, vous avez le devoir de les dire au prêtre qui vous confesse. Vous ne devez pas faire attention à moi. je ne suis pas là pour vous juger, mais simplement pour écouter, conseiller et vous donner l'absolution. Le Très-Haut aime les pénitents, il aime ceux qui ont conscience du mal qu'ils font, aux autres et à eux même. Chaque confession ma fille est une chance de vous améliorer. Chaque fois que vous rentrez dans le troupeau de Dieu, Dieu vous offre une nouvelle chance de ne plus vous en écarter. A vous de la saisir.

Quant à vos doutes, ils sont normaux ma fille, mais vous devez faire confiance à celui envers qui vous vous engagez. Peut être ne sera-il pas signe de cette confiance, peut être qu'il le sera, Dieu seul le sait ma fille, et il placera surement encore de nombreuses épreuves sur votre jeune vie. Vous dites que vous avez peur de leur tourner le dos, ma fille, il ne tient qu'à vous de ne pas le faire. Telle est la volonté de Dieu: vous êtes libre de faire tout le Bien qu'il demande de vous.

A présent, je vous écoute.

Doucement, ses yeux se ferment, puis se rouvrent. Elle ne savait réellement par où commencer. Puis, petit à petit, ses idées se remettent en marche. Sans oser regarder son confesseur dans les yeux, la jeune fille laisse couler sa voix le long de de sa gorge, se surprend à chatouiller sa langue de ses son, à inonder son palais de drôles de sons.

J'ai commis le pire péché qu'une femme puisse commettre, mon père. Du moins, une femme de mon rang. Je me suis donnée avant le mariage. J'ai souillé mon corps et mon esprit de perversion. Car j'ai aimé ça. J'ai tant aimé ça que j'en ai redemandé, encore et encore. Que j'en ai rêvé, des nuits et des nuits.

Puis enfin le silence se fait et l'air quitte ses poumons dans un soupir. C'était dit. C'était fait. C'était trop tard. C'était ainsi qu'elle devait se présenter au Très-Haut. Elle était aussi faible d'Eve croquant la pomme. Elle avait succombé à la facilité, elle avait succombé au vice et au péché.

Et pire que tout, mon père... Je me suis permise de juger, de critiquer et de blesser ma petite soeur dans mes paroles, prétextant qu'elle ne méritait plus mon amour car elle avait succombé elle aussi. J'ai menti sur mon état et j'ai déversé toute ma colère et ma frustration sur elle. Et le soir même, mon père, je succombais de nouveau sans aucun remord. Sans aucune pensée autre que le désir que ça ne s'arrête jamais.