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  [Rp] Maintenant que j'y songe...

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Héloise Marie
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MessageSujet: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeVen 24 Juil - 15:00

Isaulde a écrit:
Le soleil se couchait sur la mer. Le temps était venu, pour la demoiselle, de se préparer au coucher. Après une brève toilette, elle passa une chemise de nuit d'un blanc immaculé et s’agenouilla face à son lit, les coudes posés sur les couvertures et les mains jointes sous son menton. Comme d’habitude, ses prières furent adressées et, comme d’habitude elle fit le vœu de rencontrer sa mère.
Mais ce qui pouvait ressembler à une nuit ordinaire finit par toute une série de débordements inattendus.

D'abord, elle fut tirée de son lit par une gouvernante en panique. Dans la pénombre de la chambre de l'auberge, on se préparait à la hâte pour un départ précipité. Dehors, les hurlements et les tintements du fer que l'on croisait. Les cloches de l’église poussaient des cris d'alerte angoissants. La guerre les rattrapait jusque sous leurs fenêtres. Elles sortirent du bâtiment en courant, abandonnant derrière elles la plupart de leurs possessions. Dans la mêlée et la panique, Isolde vérifia au moins une dizaine de fois que le seul objet qui la liait à sa mère se trouva toujours autour de son cou. Le seul qui compta à ses yeux. Malgré l’angoisse et la panique, le seul fait de sentir ce médaillon battre la mesure contre sa poitrine suffit à la rassurer.

Elle dut s’endormir, une fois à l’abri, parce que, lorsqu’elle ouvrit les yeux, quelques instants plus tard, elle se trouvait allongée dans un lit. Le silence régnait en maître dans la pièce sombre. Il y faisait une chaleur à peine supportable et une affreuse odeur de vieille vinasse, de transpiration et de pieds agressait ses narines délicates. Nez qu'elle retroussa avec dégoût d’ailleurs.


Ça sent le fauve ici ! Où sommes-nous ?

S'enquit-elle à voix haute, tout en souhaitant ne pas avoir été enlevée par l'ennemi et jetée dans un quelconque trou à rats avec les pécores du coin. Vu l'odeur, il devait y avoir un cadavre dans la pièce ! À moins que son voisin de chambrée n'en ai mangé un vu l’haleine qu'il dégageait. Mais ! Attendez une minute ! Un copain de chambrée ? Qui sent le fennec ayant avalé le putois ? Mais où diable se trouvait-elle ?

Une chambre. Nous fumes d'accord. Pas trop trop mineure, bien que ce ne furent pas les appartements du Roy. Nous fumes d'accord la aussi ! Mais qu'y faisait ce monstre répugnant à l'odeur aussi nauséabonde ? Elle se redressa vivement et tourna la tête à l’opposé de l'animal qui, se retournant, offrait, désormais, un infâme concert de violons désaccordés. L’angoisse, nous fumes d'accord. De ce côté, de l'autre donc, était allongée une femme, dont elle humait, non sans plaisir, le parfum délicat aux tons floraux éveillant en elle une étrange nostalgie. Elle fut frappée par, sa nudité d’abord, puis par son extrême maigreur.
Sa chevelure était répandue sur l'oreiller et elle semblait vivre un sommeil agité.

Résumons. Isolde se trouvait, dans un lit qu'elle ne connaissait pas, dans un lit entre deux inconnus. Quelqu’un pour expliquer ? Sa main se posa sur l’épaule de la femme pour la secouer et la tirer de son sommeil plein de gémissements. Pourquoi elle ? Parce que déjà elle sembla moins dangereuse, de un. Puis, de deux, il était hors de question qu’elle posa, ne fusse qu'un millimètre carré de sa peau, sur l'immonde goret allongé dans son dos !


Ma Dame ! Ma Dame !

Ce ne fût qu’à l'instant où les yeux de la femme croisèrent les siens, qu'Isolde fut frappée par leur ressemblance. Elle se trouvait, incrédule, face à son reflet émacié et adulte, façonné par le poids des années, incapable de retenir le cri d'effroi qui lui montait au gosier.
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MessageSujet: Re: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeVen 24 Juil - 15:00

Le couloir est sombre. Angoissant. Malmène son esprit et resserre l'étreinte autour de son cœur ou de son âme. Comment distinguer l'un et l'autre quand la douleur sourde qui l'enserre comme une main géante cherche à la réduire en bouillie et broie son corps malingre. Mais il faut avancer. Avancer pour survivre. La bile remonte lentement le long de sa gorge et un goût de fer vient envahir le palais délicat tandis qu'elle se mord la gencive, comme pour s'éveiller, ouvrir les yeux, se rendre compte que les songes l'ont envahie et qu'elle est libre en réalité. Mais non, le couloir continue, sombre, noir même. Ses mains se blessent sur les parois brutes de pierres ou de briques, impossible de distinguer quoi que ce soit avec les yeux, alors ses autres sens s'éveillent. Le toucher pour commencer, détruisant ses doigts et ses paumes de blessures indistinctes et douloureuses. Puis le goût, envahissant sa bouche d'une sapidité de fer nauséabonde. Elle veut cracher le sang qui s'y est installé après la morsure, mais n'y arrive pas. Ses lèvres son scellées et les larmes se joignent à cet état de fait : elle est bloquée. Enfermée. Prise au piège de son propre corps.

"Avance, continue, on peut pas crever ici".

Susurre tout à coup cette voix qu'elle avait réussi à taire durant des années. Voix féminine, transformée, gutturale qui souffle dans ses oreilles comme un démon le ferait aux portes des Enfers. Elle ne veut pas crever ici alors, docilement plutôt que contrainte, apeurée plutôt que faible, elle continue son chemin, lorgnant sur la faible lueur au loin qui semble apparaître tandis qu'elle trébuche sur une masse informe et molle qu'elle n'ose regarder. Elle avale, salive mêlée de sang et parvient enfin à prendre une grande bouchée d'air vicié. "Je ne veux pas crever ici". Parvient-elle à articuler avec des lèvres lourdes et molles, encourageant ainsi ses pas à accélérer la cadence. Sottement, elle tourne la tête pour regarder derrière elle. Le noir a tout envahi. Rien de distinct. Elle tourne à nouveau la tête, engageant ses cheveux dans le mouvement et continue d'avancer, pas à pas sur un sol glissant et terreux. Chaque pas semblant l'éloigner plus que la rapprocher de la fin du couloir.

"Je n'avance pas !"
"Cours ! "
"Je n'y arrive pas ! "

Les larmes flouent la tache de lumière qui grossit de plus en plus, elle est à bout de souffle, ses mains la font souffrir. Ses poumons se plaignent, son cœur palpite, son corps entier semble vouloir s'échapper de cet étau grandissant. L'angoisse s'installe progressivement, comme une vieille amie trop longtemps ignorée. Elle prend place dans tous les pores de sa peau. Grignotant ci et là des morceaux de corps, remontant lentement le long de sa colonne vertébrale dans un frisson désagréable, dressant chaque poil de ses bras dans un frisson dérangeant. L'euphorie de l'amour avait été oubliée. Les caresses de mains habiles reçues la veille également. Elle se serait bien arraché la peau tant elle la faisait souffrir. Dans un élan de courage soudain, elle court. Galope. Vole. Saute au-dessus des obstacles qu'elle parvient à déceler, trébuche sur d'autres, mais se reprend toujours. La fin du couloir est proche, elle peut presque la toucher du bout des doigts. Elle court, plus vite, souffle manquant, cœur au bord de l’explosion. Elle court pour sortir de l'obscurité, sauver son âme. Elle court et arrive dans la lumière éblouissante, cachant ses yeux d'abord de ses deux mains puis, d'une main en visière afin de les habituer progressivement à la lueur du jour. Le paysage est étrange. L'air est salé, poissonneux. Le vent claque ses cheveux sur son visage, chatouillant ses joues et son nez. Ses bras tombent mollement le long de son corps. Elle n'ose pas regarder ses mains, elle les a presque oubliées.

Ses pas foulent l'herbe sèche et malmenée par le vent brut et fort. Un bruit de vague résonne doucement à ses oreilles et elle se laisse guider par lui, avançant en butant contre quelques pierres. Ses yeux, totalement habitués à la luminosité du jour tentent de trouver un point de repère. Une âme. Même Nath semblait avoir déserté les lieux, l'avoir abandonnée. Son cœur se serre à nouveau devant l'évidence de la solitude acquise et, tandis qu'elle sombre dans des larmes abusives elle 'la' voit. Jeune fille de dos. Longs cheveux roux que le vent ne parvenait pas à déranger. Salvatrice évidente. Âme vivante. Confortante et rassurante.

"N'y vas pas..."
"Non, arrête-toi ! "
"Ecoute-moi, c'est dangereux ! Arrête ! ARRÊTE TOI !"


Niant la voix malveillante et étrangement apeurée, niant le danger que pouvait représenter cette jeune fille, sans apercevoir son visage, elle s'approche naturellement. Comme si toute sa vie avait été écrite pour arriver à cet événement bien précis. Comme si le Très Haut avait rédigé sa destinée par avance et guidait à présent ses pas vers la finalité de sa vie. La vérité était à portée de doigts.
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MessageSujet: Re: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeVen 24 Juil - 15:00

Isaulde a écrit:
Comment ignorer cette présence derrière elle ? Impossible. Au bord du précipice, les yeux bleus d'Isolde quittèrent la mer pour se retourner sur la silhouette qui se tenait dans son dos. Les mouvements étaient saccadés comme s'il s’était agit d’une poupée de chiffons désarticulée. Un jouet qui, trop longtemps oublié, paraissait à la fois neuf et usé. L’expression, angélique, le sourire bienveillant et le regard brillant de malice, elle semblait l'inviter à la rejoindre au bord de cette falaise baignée de lumière.

Tu veux jouer avec moi ?

Pourtant, bien que l’apparence fût celle d'un tableau idyllique, le pressentiment provoqué par cette invitation, sous la forme d'une main tendue, devait être véridique. Les lèvres s’ouvrirent brisant la voix qui précédemment la mettaient en garde :

Viens ! N'aie pas peur. Rejoins-moi !

Reculant d'un pas vers le vide, sans que le sourire ne s’éteignit, elle semblait l’inviter à sauter dans le vide. Dans les abysses de ses souvenirs, dans une noirceur et une douleur sans précédent.

Tu m'as oubliée !
Tu m'as oubliée en oubliant qui tu étais !
Regarde en toi Heloise-Marie ! Tu vaux mieux que ce que tu es devenue.
Il te faut reprendre ta place dans le cycle de la vie !
Tu es ma …… Et une Sparte ! Et tu es Comtesse !
N’oublie pas qui tu es ! N'oublie pas… Souviens-toi de moi !
*

Les paroles de la jeune fille furent noyées dans un soudain bruit de tonnerre. La foudre s’abat alors aux pieds de l'enfant qui, loin de s'en inquiéter, rit comme une démente. Le sol semblait se dérober sous ses pieds et, tout en s’esclaffant, elle continuait de l’inviter à la rejoindre. Le ciel s'obscurcissait, le vent faisait battre sa chemise de nuit sur ses jambes alors que sa chevelure rousse, elle, restait immobile. Tout comme sa main désespérément tendue dans sa direction.

Viens ! Tu ne seras plus jamais seule...

Le regard devint mauvais, hautain puis dédaigneux. Son accent sifflant comme si les mots étaient prononcés par un serpent.

T'es seule Héloïse-Marie ? Tu t’éteins à petit feu… pauvre petite... et aucune bonne âme pour venir souffler un vent nouveau sur ces braises refroidissantes. Tous t’abandonnent et t'abandonneront sans exception. TOUS. Tu le sais n'est-ce pas? Même ta bonne amie Élisabeth finira par te laisser choir. Tu ne mérites pas mieux. Tu le sais ? Tu te regarderas te consumer de l’intérieur et je n'en raterai pas une miette. J'observerai ta chute et ta lente agonie, ton chemin vers la désillusion jusqu’à ce que la mort que tu désires tant ne vienne te cueillir. Tu crèveras seule et pourriras dans un fossé parce qu'il n'y aura personne pour reconnaître l’infâme gourde que tu es devenue. Indigne, impropre, abjecte et sale !
À moins que…


Les prunelles brunes se radoucirent, larmoyantes et suppliantes alors que sous ces pieds, dans un bruit assourdissant, la terre semblait céder, sous l’étrange silhouette à la main tendue :

Mé** !! …………… Aidez-moi !

Ma***!! .... Je t'en supplie!


*hrp: extrait du Roi lyon film Disney blablabla
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MessageSujet: Re: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeVen 24 Juil - 15:01

Yeux bleus sur yeux bleus.
Reflet étrange et malfaisant.
Une enfant.
Une mère.
Songe d'une nuit d'été.
Regard pâle et ignorant sur un corps nu et pudique.
Regard étonné sur un visage familier et un cri effrayé.

L'interrogation et l'ignorance furent deux sentiments qui émergèrent dans l'esprit encore ensommeillé. Son visage se tourne vers l'homme endormi avec bienveillance. Il est là. Il veillerait s'il y avait une menace. Mais étrangement, elle se sent bien. Paisible même. Nuit d'amour et d'éveil des sens, frisson de plaisir qui parcourt encore son corps alors qu'elle s'assoit en observant le visage connu, mais inconnu avec douceur. Ses longs cheveux couvrent sa modeste poitrine, prêtant un chouia de pudeur à ce corps maigre et si peu avenant. Le bleu de ses yeux parcourt le visage qui sort à peine de l'enfance. Le visage est beau. Parfait. Héloise avance une main délicate vers une mèche rousse de l'enfant qui glisse le long de la joue afin de la replacer derrière son oreille. Elle la reconnaît dans le fond de son âme. Loin, très loin dans un souvenir oublié et négligé. Un souvenir douloureux, mais pas autant que la perte de cette partie d'elle qui, à présent, la regardait avec des yeux ébahis. Un frisson parcourt le bout de ses doigts tandis qu'ils frôlent la joue délicate.

" Te voilà enfin", souffle-t-elle en murmurant afin, d'un son léger, de briser l'état de stupeur dans lequel se trouvait la jeune fille. "Je t'ai cherché toute ma vie". Ajouta-t-elle les yeux embués tout à coup, larmoyant d'amour et de bienveillance. Toute sa vie était un bien bel euphémisme par rapport aux faits réels. La vie mouvementée, stricte, sévère qu'elle s'était imposée était à présent loin derrière elle. Elle n'aspirait plus à la sévérité d'un nom et d'un titre. Elle ne voulait que l'apaisement et la réconciliation. Réconcilier ses anciens démons. Assumer ses fautes et ses actes. Reconnaître ses erreurs et les réparer. Sacrifier ses biens, ses émois, sa vie entière pour récupérer cet enfant qui avait grandit en son sein à son insu et débarquait à présent dans le lit de ses péchés.

La main glisse vers le collier afin d'en extirper le médaillon, pélican de piété gravé du bien nommé "Sic his quos diligo" qui avait du accompagner toute la jeunesse de l'enfant. Elle ajoute du bout des lèvres "Ainsi je fais pour ceux que j'aime". Puis, se lève, sans pudeur aucune, s’extirpe de ce lit qui, quelques heures plus tôt, avait dû être témoin de quelques luxures peu glorieuses et s'approche de la fenêtre pour l'ouvrir grand sur un soleil naissant et un paysage vert d'arbres, de campagnes et de vignes. Arbois s'offrait à leurs regards. Tournant son visage baigné de la douce lumière de l'aube vers Isolde, Héloise lui offre un sourire étincelant.


Bienvenue chez toi, bienvenue à Arbois.
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MessageSujet: Re: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeSam 1 Aoû - 1:26

Isaulde a écrit:
Les regards croisés, des milliers de papillons qui se débattent dans ses entrailles. Elle pourrait presque entendre les violons jouer un air de retrouvailles digne d'un film romantique. Si c’était un rêve, il fut aussi cruel que la castration forcée d'un beau mâle Ibérique. Caliente. Puis, bah non, la douche froide. Aussi utile que l'un de ces attrape poussière posés sur une cheminée. Décoratifs, mais en vrai, tout le monde le sait, ça ne sert à rien et, c'est moche, puis ça pique les yeux aussi.

La conclusion fut que : ça ne pouvait pas être un songe. Un cruel mensonge assemblé de toute pièces par l’esprit d'une enfant en manque de sa mère. Tout cela semblait trop réel. Ses doigts sur sa joue qui provoquaient une montée de larmes ; cette chaleur indescriptible ; cette odeur pestilentielle dégagée par le goret allongé à leurs côtés. Que pouvait-elle bien faire au milieu de ces êtres aussi peu assortis que des bottes à une robe de bal ? Était-ce son père l’infâme scie à bois désaccordée ? Ah ! Non ! Pas lui !
Elle se leva pour suivre sa mère jusqu’à la fenêtre pour admirer Arbois. Sa mère avait l'air si heureuse de la retrouver, sa tante lui aurait menti ? Peste en soit d'elle si c’était le cas ! Vilaine sorcière qui avait œuvré en secret pour les séparer ! Vraiment ? Ça ne sentait pas bon, mais Isolde s'accrochait.

Le minois se faisait plus grave, tandis qu'elles se retrouvaient propulsées dans les jardins du domaine, dans des toilettes somptueuses. Et, peu importait si elle n'avait aucun souvenir de s’être vêtue. Les jardins lui étaient familiers bien qu'elle ne les ait pas revus depuis le jour de sa naissance. Les quelques âmes croisées s’inclinaient devant elles. Isolde, le menton fièrement relevé, pétait déjà plus haut que sa maigrichonne de mère. Elle s'y croyait, mais à fond !

Puis, quoi de plus naturel en passant devant les écuries que d’apercevoir un dahut monté par un chevalier. Tout le monde le savait, les « chevaliers du dahut », ça existait !
Prenant sa mère, par le bras, qu'elle entoura affectueusement des siens de peur qu'elle ne s’envole, elle s’essaya à une question. Puis deux finalement. Devait-elle l'appeler Mère ? Maman ? Sa Grandeur ma mère ? … Ce fut décidé, dans le doute elle ne l’appellerai pas.


Me présenterez-vous à mon père bientôt ? J’ose espérer que ce n'est pas l’immonde tas puant que j'ai trouvé dans votre lit.

Elle l'espérait vraiment. Ce disant, elle remarqua qu'elles se trouvaient maintenant devant une grande falaise en bord de mer -quoi ? Tout le monde sait qu'il y a la mer en Franche-Comté ok ? - et qu’à deux, elles faisaient face aux abysses et à une tempête en approche. Le vent soufflait sur sa chemise de nuit ( ???) et elle s’accrochait à la Sparte aussi fort qu’elle le pouvait. Si elle avait l’impression de pouvoir décoller comme une brindille à tout moment, Héloïse-Marie semblait, elle, être épargnée par le tumulte. Ni ses cheveux, ni sa robe ne souffraient du moindre mouvement.
Isolde ferma les yeux et sentant son corps emporté, cria de toutes ses forces :

Mère ! AIDE-MOI!
Maman ! Je t'en supplie !
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MessageSujet: Re: [Rp] Maintenant que j'y songe...   	 [Rp] Maintenant que j'y songe... Icon_minitimeSam 1 Aoû - 1:27

Les événements semblaient s'écouler lentement et rapidement à la fois. La voix s'est tue dans le creux de son oreille. Un souffle rauque, un gémissement d'angoisse vient prendre sa place en faisant bourdonner ses oreilles d'une sourde peur, tétanisant son corps et ses muscles. "Bon sang, réveille-toi, mais réveille-toi", s'asséna-t-elle les yeux clos en se pinçant les bras, le ventre, le visage avant de les rouvrir sur la vision terrifiante d'un visage qu'elle connaissait et n'avait pourtant jamais vu ! Sa main se tend vers l’invitation de jeu, attirée comme un aimant vers cette vision effrayant tout droit sortie de l'Enfer Lunaire. Quelque chose d’inexplicable l'enjoignait à s'en approcher, la toucher, la posséder. "Attention !" voulu-t-elle crier tandis que l'enfant reculait vers l’inexorable falaise qui semblait, elle aussi, les attirer l'une et l'autre. Puis, encore plus terrifiante alors, vinrent les accusations mêlées du coup de tonnerre et de son rire sadique !

"Fuis !"
"Elle a besoin d'aide!"
"Fuis, sauve ta peau, sauve-nous."
"Non ! Je la connais, je la connais."

Impossible de fuir ! Elle devait savoir. Elle voulait savoir. Elle avait besoin de savoir la vérité et la vérité était dans ce corps fluet et ces cheveux roux, yeux bleus de colère et de folie qui la dévisageaient, en proie sans doute à quelques démons sadiques. Les larmes coulent le long de ses joues émaciées. Ses cernes s'accentuent de la tristesse et l'effroi qui bouffent son cœur tandis qu'elle subit une à une les répliques cinglantes de la jeune fille. Elle tombe, agenouillée dans les cailloux et rochers. Gutturale, semblant avoir repris le contrôle et l'assurance qui était la sienne, la voix résonne à nouveau à ses oreilles, accentuant les paroles de l'enfant comme pour lui asséner le coup de grâce tandis qu'elle pleurait, vidant son corps de toutes les larmes qu'elle pouvait posséder : pauvre chose fragile et désespérée.

"Tu t'éteins."
" C'est faux ! Je...je suis l'Etoile ! Je brille ! "
"Tous t'abandonnent et t'abandonneront même Elisabeth"
"Elisabeth ne m'abandonnera jamais !"
"Tu crèveras seule, pourriras dans un fossé."
"Je ne veux pas mourir, je veux vivre.... je... "
"Indigne"
"Stop ! "
"Impropre"
"Non"
Abjecte"
"Laissez-moi"
"Sale".


"A moins que !" Ces mots sonnent comme un espoir subtil mais salvateur à ses oreilles pourries par les accusations. Elle n'arrive pas à se lever. Ses genoux sont collés à la roche, comme soudés. Ses yeux, fous de peur regardent l'enfant et la falaise s'affaisser. Elle est collée, sans oser quitter des yeux le spectacle incohérent qui se joue devant-elle. L'orage gronde. Ses cheveux fouettent de plus en plus fort son visage tandis que le visage de l'enfant disparaît, laissant qu'une face lisse et vide de toute orbite, de toute bouche ou nez. L'horreur face à ses yeux ! Le Malin qui s'éveille pour l'attraper. Les flammes s'ajoutent à ce tableau diabolique tandis qu'une main fine attrape son poignet pour l'attirer dans l'abysse. Elle chute. Se débat. Crie. Pleure. Semble avoir une vision fugace mais évidente d'Arbois, le cri d'un nourrisson tandis qu'un tapis et un fauteuil en sang vinrent s'afficher dans sa mémoire. Puis soudainement, alors qu'elle pense mourir, les cris, tonnerres, flammes et rires diaboliques se turent.

Et le silence fut.
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