Arbois
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 [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »

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Élisabeth
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Élisabeth


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MessageSujet: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeSam 29 Aoû - 14:03

      « Je pars, je ne reviendrai jamais.
      Bientôt le monde m'aura oublié tu sais...
      Que j'aille... la, la, la, la
      Tu vois...
      Je recherche un endroit pour me cacher et pour me faner en paix
      Ne jamais les croire
      Quand ils t'en parleront
      Si tu pouvais me voir... »



        [ Dijon, dernier jour du mois d'août 1468. ]


Ce voyage se révéla être l’un des voyages le plus éreintants qu’elle avait pu faire dans sa vie. Elle en avait connu des galères dans les voyages mais ce voyage-là avait été l’un des pires jamais connus. Et pour cause, non seulement elle était partie chercher sa filleule en Normandie sans broncher, avec une certaine idée derrière la tête, puis la belette et la Poussière d’étoile s’étaient violemment disputées, la première menaçant la deuxième de partir sans elle. Ce qu’elle fit en premier lieu mais elle revint la chercher à Dieppe. Puis, le petit groupe traversa l’Artois et la Champagne pour terminer leur expédition en Bourgogne, comme il était prévu, avant de reprendre la route de nouveau pour l’installation. Mais le voyage se révéla être chiant, long, terrible. À chaque étape, il y avait une nouvelle découverte, plus ou moins bonne, plus ou moins déplaisante. Entre mauvaises nouvelles qui lui tombaient sur le bout du nez, des crises d’enfant pourris gâtés, des problèmes rajoutés par des adultes frustrés et voulant se la jouer à la Proust, lui-même à la recherche du temps perdu, il y avait de quoi s’occuper malgré le fait que ce soit un voyage véritablement pénible.

Quelques jours auparavant, toujours sur les chemins pour atteindre l’objectif qu’était Dijon, la Courden avait reçu une réponse de son amie qui était, pour le moins, inquiétante. Et pour cause, cette dernière, de manière parfaitement inexpliquée, souhaitait s’arrêter là, en plein chemin pour leur rencontre. Étonnant. Surprenant. Effrayant. Elle avait déjà connu l’Étoile dans les jours sombres, mais cette fois-ci, elle ne savait si c’était le côté sombre de la folie qu’avait engendré le Malin, ou s’il s’agissait du côté sombre que pouvait engendrer la tristesse, ou un tout autre sentiment similaire à ce dernier. Toujours était-il que la Palsgravine n’avait pas les réponses à ses questions, et cette réponse énigmatique la laissait perplexe. Elle n’avait aucune idée à ce qu’elle devait s’attendre. Probablement rien de bon. Ou du moins, pas comme elle l’envisageait. Elle fit en sorte de presser le pas à son petit groupe, même à ses propres enfants dont les deux aînés étaient à peine remis de leur petite infection intestinale. Ce fut le dernier jours du mois d’août que le petit groupe arriva à Dijon à l’heure des laudes. Elle connaissait assez la capitale bourguignonne, et se précipita dans l’auberge où elle avait ses habitudes lorsqu’elle y allait pour prendre deux chambres comme elle en avait l’habitude puis paya son dû. Elle allait se diriger dans l’une des deux chambres réservées lorsqu’un prêtre convers déboula dans l’auberge, visiblement assez essoufflé. Élisabeth n’y avait pas prêté attention jusqu’à ce qu’il se mette à lui hurler :
Hé ! Vous là !

Interloquée, la Courden s’arrêta dans les marches de l’escalier pour regarder ce drôle de prêtre puis, balayant du regard la pièce vide encore à cette heure de la journée, elle fixa le prêtre de nouveau et posa sa main sur la poitrine en demandant au prêtre s’il s’adressait bien à elle. L’affirmation ne se fit pas attendre. Elle donna quelques instructions à Hubert et aux enfants puis les regardant s’enfoncer vers l’étage, elle redescendit les marches qu’elle avait effectué pour se rapprocher du frère lai, fronçant les sourcils : Vous savez qu’il y a d’autres moyens d’interpeler les gens ?
Je ne pouvais pas vous laisser partir. Je suis sûr de moi puisque vous ressemblez vraiment à la description que l’on m’a faite de vous.
Mais, qui vous …
Hâtez-vous ! Nous avons perdu suffisamment de temps comme ça.

Ils sortirent de l’auberge côte-à-côte et firent le chemin jusqu’à l’église. En chemin, boitant un peu à cause de sa jambe droite, Élisabeth questionna le frère lai, toujours surprise de la manière dont les choses se déroulèrent : Allez-vous enfin me dire qui vous envoie ?
Sa Grandeur. La comtesse de Salins. Pressons, pressons.
Héloise ? Mais pourquoi tant de mystères ?
Je ne peux vous répondre. Elle m’a tout simplement demandé d’aller vous chercher une fois arrivée à Dijon. Vous voulez bien avancer plus vite ?
Tsss. Est-ce qu’elle va bien ?
Vous le verrez par vous-même. On y est presque.
Vous savez rassurer les autres vous.

Le frère lai ne répondit pas. Ils venaient d’arriver devant la cathédrale. Il ouvrit la porte, et dans un silence parfaitement religieux, il pénétra dans l’édifice après s’être assuré que la Courden l’avait suivi. Il se contenta simplement de lui souffler qu’elle retrouverait son amie en train de prier quelque part. Si besoin, il restait dans les parages. Élisabeth soupira, contrariée par tant de secrets qui la dépassaient et terriblement angoissée par ce qu’elle allait découvrir. Elle n’avait absolument aucune idée de ce qui l’attendait et cela commençait à l’effrayer. Elle se signa puis, marcha le long de la nef centrale, balayant du regard l’édifice à la recherche de son amie. Il y avait quelques fidèles dans la cathédrale, trop peu. Ils étaient tous espacés et bien trop éloignés des uns et des autres pour que quiconque entendent des conversations. Ceci la rassura, et elle le fut davantage lorsqu’elle pensa reconnaître son amie grâce à la longueur et à la couleur des cheveux. Elle se positionna derrière elle, n’ayant pas fait attention à l’accoutrement de l’Étoile, se mit à genoux pour réciter le credo et prier très brièvement puis, elle se signa et souffla à son amie : Je suis là, Héloise.
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Héloise Marie
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MessageSujet: Re: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeSam 29 Aoû - 17:48


        Deux filles dans un jardin, un jardin étrange, mais retiens-moi par la main...
        Et si demain tu ne me rejoins pas, alors continue sans moi...

        Itou Pink Water Indochine.


Trois jours.

Trois jours de silence total. Et c'est dire pour elle dont le débit de paroles frôle parfois l'abus social. Mais ces trois jours n'étaient certainement pas suffisants encore pour combler le vide qui avait gagné son cœur. Trois jours de fausses prières, de faux jeûne et de fausses confessions. Le seul truc vrai qui lui est arrivé : ces foutues saignées pour "faire fuir cette démence qui gît dans le fond de vos yeux sataniques". Bande de cons. A regrets, elle avait quitté la quiétude de sa cellule et les histoires farfelues de la sœur Yvette pour retrouver la lumière du jour et les chemins caillouteux de la Bourgogne. Peste soient des Bourguignons avec leur tronche de travers et leurs sourires béats. Le lorrain l'avait attendue, c'était bien sa veine, pour elle qui ne cherchait que solitude afin d'accomplir sa basse besogne. Sans lui adresser un mot, contrite dans ce silence qu'elle s'imposait afin de garder ses esprits clairs sur sa décision fataliste, elle reprit sa route en sa compagnie, avec, en plus, un boulet de moine convers qu'elle avait grassement payé pour ses besognes en tout genre. Ça partait du "trouve nous à grailler", jusqu'au "ce courrier c'est pour intel, débrouille toi pour le/la/les retrouver". Jusqu'au "arrivés à Dijon, tu vas me trouver une blonde, plutôt jolie, mais balafrée, qui boîte, a un derrière gros comme le pif du Duc de Bourgogne après une cuite de Noël, une de la haute". "Une comme vous?" Avait répliqué l'insolent, qu'elle avait dédaigné d'un regard outré avant de se regarder de haut en bas. Certes elle avait repris du poids, mais tout de même. Elle ne possédait pas encore le séant d'Elisabeth -pour son plus grand regret parfois-.

L'aube n'était qu'à peine née lorsqu'ils arrivèrent à la Capitale. Directement, Héloise s'isola de l'ombre Warenghienne oppressante d'attentes pour retrouver une nouvelle prison sacrée : la cathédrale de Dijon serait son sanctuaire jusqu'à l'arrivée de Elisabeth. Elle ne voulait voir personne d'autre, ne s'était pas encore renseignée auprès des douanes sur les arrivées du jour et les barbus baladeurs qui pourraient se promener dans les buissons, accroupis. Agenouillée, vêtue nouvellement de ces braies qu'elle n'avait décidé de revêtir que pour ses beaux yeux ou un canasson, elle ouvre une oreille plus grande afin d'écouter les légers hennissements du noiraud qui l'attend dehors, impatient de commencer sa course. La solution s'était affirmée comme une évidence à ses yeux. D'une errance, elle était passée à une quête, qui s'avérait être finalement une errance mais une réelle errance, du style, wathteufuk j'vais où j'fais quoi et j'suis qui? Le genre d'errance qui l'avait recluse durant cinq longues années jusqu'à la rendre folle et sans mémoire. Plus question de terminer enfermée encore une fois. La solution était affirmée à ses yeux. Pour commencer une quête, il fallait d'abord terminer la première et, de toute évidence et vu les maux qui avaient envahis son esprit et provoquaient sa déveine, la première était loin d'être terminée. Ses mains sont jointes et pourtant, elle ne prie pas. Certaine que le Très Haut l'a abandonnée. Ou n'a pas le temps pour ces conneries. Elle médite plutôt. Imagine, passe ses journées à se remémorer des événements divers. Des mains, des paroles, des regards, des frôlements. A imaginer des retrouvailles, imaginer la vie sous un tout autre angle que celui qu'elle entretenait pour le moment.

A côté d'elle, gisaient deux parchemins scellés de jaune. Officiels. Elle sursaute légèrement alors qu'elle entend la porte s'ouvrir et se fermer, suspectant les pas légers d'Elisabeth accompagnés du frottement de sa robe sur le sol ainsi que ceux, plus lourds, du boulet dont elle avait hâte de se débarrasser, après quelques dernières missions. Elisabeth semble s'agenouiller derrière elle. Elle ne lui en tint pas rigueur. Entend le crédo d'une oreille qui bourdonne légèrement, lui laisse ce moment d'intimité avant de racler légèrement sa gorge et partir dans un chuchotement suffisamment fort pour qu'elle puisse l'entendre sans devoir voir sa face mouillée de larmes..


Elisa... Je ne vais pas rester longtemps, pardonne-moi de t'avoir fait venir jusqu'ici alors que vous venez d'arriver, tu dois être fatiguée...
"Même si tu arrives trois jours trop tard, tu aurais pu influencer ma décision."
Mais je voulais te voir avant...
"Encore trop tôt pour annoncer quoi que ce soit."
... Pour te remercier. Car je ne pense pas l'avoir fait assez ces dernières années.
Du moins, pas en actes, surtout en paroles. Et là, je veux joindre l'acte à la parole.

Elle se tourne enfin vers son amie, dévoilant son visage creusé par la fatigue et humide de larmes mais aux yeux froids et déterminés. Elle s'assoit à même le sol froid de la cathédrale, face à Elisabeth. D'une main fine, elle prend un des deux parchemins et le glisse sur le sol en direction de la belette.
Avant que tu ne découvres ceci, dis-moi comment est Isolde. Décris-la moi.
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Élisabeth
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MessageSujet: Re: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeDim 30 Aoû - 11:56

      « Je partirai et je garderai que des restes de toi…
      Souviens-toi encore quelques fois de moi, mais ne leur pardonne pas… »

      Indochine, encore.


Il y a des choses dans la vie où l’on pressent que certaines situations vous échappent, qu’elles ne vont pas tourner à notre avantage, que certaines choses vont mal se finir. La Courden était dans cette phase, à douter, à pressentir que quelque chose allait mal et elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Elle en était déroutée. Héloïse avait continué à briser le silence qu’Élisabeth avait commencé à rompre sauf que la première ne s’était pas encore retournée pour parler. C’était encore un autre détail qui faisait penser à la Courden que quelque chose n’allait pas. Elle écouta religieusement son amie puis, d’un coup, l’Étoile se retourna et Élisabeth ne put contenir le choc qui l’envahit : la tenue que portait Héloise était parfaitement inhabituelle. C’était … angoissant. Et déroutant. Elle la détailla brièvement avec le peu de lumière présente dans l’édifice, puis elle continua à l’écouter. Elle ne répondit même pas au fait que la Sparte n’allait pas rester longtemps — chose dont elle y reviendrait plus tard —, trop concentrée sur les traits tirés et les larmes qui avaient humidifié son visage. Trop concentrée à écouter ses paroles, ses mots. Elle n’en avait que faire de la fatigue. Certes, c’était le cas, elle était très fatiguée mais l’urgence était d’être présente pour son amie, et la voir ainsi la mit en alerte. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de l’écouter. Une boule d’angoisse lui prit la gorge et des questions fusèrent sans pour autant trouver des réponses seule. Il était temps de se confesser. Il était temps de se soumettre à répondre à sa demande : décrire Isolde, sa fille.

Héloise …
Elle dédaigna le parchemin que lui avait donné son amie l’Étoile en le faisant rouler. Elle déglutit et plongea son regard dans le sien : Quand je regarde Isolde aux côtés de Marianne, on pourrait croire qu’il s’agit de deux sœurs, or il n’en est rien. C’est impossible.
Elle marqua une pause volontaire, toujours à scruter son amie. Elle reprit : Elles ont quelques points de ressemblance. Ce sont deux Sparte, dignes de ce nom.
Isolde … j’ai l’impression de revenir plusieurs années en arrière et te voir. Elle est la digne fille de sa mère. Elle est absolument attachante. Elle sait ce qu’elle veut et fait toujours en sorte de l’obtenir, au détriment parfois des conseils avisés qu’on peut lui donner. Elle a tes yeux, c’est indéniable. Mais, tu sais … je crois que le mieux, ce serait que tu la rencontres. Que tu la vois de tes propres yeux. Que tu l’admires. Tout ce qu’elle demande, c’est d’être aimée. Surtout par toi. Sa mère.


De nouveau, elle marqua une pause puis elle reprit : Ne veux-tu pas savoir ce qu’il s’est passé, plusieurs années avant ? Ne veux-tu pas savoir pourquoi nous en sommes arrivées là aujourd’hui ? Je ne sais pas ce que tu comptes faire mais je te supplie de mettre ton projet entre parenthèse pour la rencontrer, s’il-te-plaît…
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Héloise Marie
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MessageSujet: Re: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeDim 30 Aoû - 12:33

      On part, vers notre étoile et tu vois, comme on s'éloigne...
      Indochine again, mais Crash Me.


Elle l'écoute parler d'Isolde. Se dire qu'elle parle de sa propre fille est tellement inconcevable et ridiculement risible, qu'elle esquisse même un sourire. Le premier depuis Saint-Claude. Sans joie, mais au moins son visage s'étire enfin. Le doute s'était installé plus que de raison pendant trop de jours. L'appel de la curiosité, mêlé à ce passé qui lui collait à la peau l'avait appelée à commettre le pire. Ses anciens démons poudrés, ces leurres brillants de stupre et de diamants, couronnes faisant miroiter un futur parfait et morne. Il lui avait fallu plus de vingt-cinq années pour ouvrir des yeux ébahis sur toutes les conneries de son passé. La course à qui aura la plus grosse -j'vous vois venir, on parle bien des couronnes-. La course au mari le plus riche, sans pour autant qu'il soit beau, ou présent. Secouant légèrement la tête, elle avance à nouveau le parchemin scellé de jaune vers Elisabeth, soutenant son regard du sien. Elle ne retire pas ses doigts du rouleau.

A moi de parler, Elisabeth. Je ne te remercierais jamais assez. Tu m'as sauvé la vie. Pas qu'une fois. La première fois alors que je faisais encore quelques conneries dans les ruelles le soir pour cette stupide potion inutile. Puis lors de mes impertinences à courir après le lorrain alors que tu accomplissais toutes mes missions ridicules d'espionnage et j'en passe... Tu as sauvé ma vie et mon honneur en me prenant Isolde alors que je n'étais encore qu'une gamine abrutie ...
Léger silence troublé.
Isolde...Tu en as fait une presque femme et je t'en remercie... Mais il n'est pas encore temps pour moi d'écouter son histoire, du moins, plus via toi. Il me faudra la confronter moi et moi seule...
Elle se tait une nouvelle fois, même si ses yeux, eux, fixent toujours Elisabeth, la maintenant au silence afin qu'elle termine.
Après notre conversation, je vais partir. Tu liras ceci. Il est déjà arrivé à qui de droit. Je te retire Mesnay. Je te retire tout droit sur cette terre. Je te retire ton serment de vassalité. N'essaye pas de comprendre mon choix. Sache juste que je t'aime.

Elle retire enfin sa main du parchemin et se relève en un mouvement gracieux, la dévisageant un instant, gravant ce tournant qu'elle choisissait de prendre dans sa vie pour en entamer une nouvelle, un peu plus sauvage. Incompréhensible. Douteuse. Elle lui sourit. Son amie, sa soeur, sa confidente. Ce n'était qu'un au revoir après tout. Elle ne lui disait pas Adieu, il n'était pas temps pour elle de rejoindre le Très-Haut. Pas alors qu'elle le boudait sérieusement de se détourner d'elle et de sa destinée. Pas alors qu'il jouait avec les fils de sa vie comme s'il n'avait s'agit que d'un pantin. Un instant, son regard vacille sur la cathédrale. Édifice parmi tant d'autres qui avait accueilli ses peines et ses doutes. Elle n'avait jamais été aussi sûre d'elle en sortant de celui-ci, laissant Elisabeth découvrir le début de sa nouvelle vie. Avant de grimper sur le noiraud, il fallait faire un tour par la douane, maréchaussée, mairie et toute la clique qui gérait les présences, départs et allées-venues diverses. Elle avait à faire, quelqu'un à trouver.

    Parchemin n°uno



Citation :
      Elisabeth,


Fut-il en toi une seule maladresse,
Une pensée une joie une tendresse,
Employée pour réparer mon âme abîmée?

Fut-il quelques secrets entendus,
Partagés de nos deux oreilles tendues,
Avec complicité dans nos écrits tourmentés?

Fut-il une seule tristesse, peine ou perte,
Quelques passes de solitudes découvertes,
Que tu n'as pansées de tes yeux bienveillants?

Voici dix ans maintenant que nous sommes d'accord,
Que notre amitié sans faille, plus belle que rude,
Nous mène dans des périples et des servitudes,
Rendant nos cœurs unis et bien plus forts,

Je te regarde, et tous les jours je te découvre,
Tout est beau lorsque par tes yeux j’envisage le monde,
Pas de gêne pas de mépris pas de honte,
J'ai grandi et d'un présent je te couvre :

Je te défais de ta promesse,
Je t'enlève ta soumission,
Je relève mes omissions,
Pour n'y laisser qu'une caresse.

[RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » 3qi4


    Parchemin n°due


Citation :
Acte de cession du Comté de Salins les bains et de la Baronnie d'Arbois.

La présente est rédigée en date de l'an mil quatre cent soixante-huit, le trentième jour d'août.

Nous, Sa Grandeur Héloise Marie de Sparte Von Riddermark, Comtesse de Salins les Bains, Comtesse de Champagnole, Comtesse de Huy, Vicomtesse de Saulx, Baronne d'Arbois et Baronne de Valdoie,

Informons notre bel et estimé oncle Debenja von Riddermark, Maréchal d'armes Franc-Comtois.

Que nous cédons notre Comté de Salins les Bains et notre baronnie d'Arbois à notre amie et vassale, la Dame Elisabeth Agatha Courden d'Ormerach, Dame de Mesnay.

Pour son amitié infaillible, toutes ses années de services rendus, son engagement auprès de nous et de la Franche-Comté durant tant d'années. Pour présent de mariage, de naissance, d'anniversaire et autres fêtes diverses et loupées. Pour tout ce qu'elle a accompli de bon et de juste. Car nous savons qu'elle mérite tout honneur quel qu'il soit et que même celui-ci reste trop peu pour la belle personne qu'elle est. Car nous savons qu'elle est méritante et donnera sa vie pour ses terres, la Franche-Comté et son suzerain.


Pour la gloire de la Franche-Comté,
Héloise Marie de Sparte Von Riddermark,
[RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Iyrv

      Regarde, il suffira d'y croire, alors pars, des oiseaux dans le ciel...
      Itou Indochine Crash Me.
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MessageSujet: Re: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeDim 30 Aoû - 19:24

      « Tu verras que nous resterons intacts, devant chacun de nos actes, affectifs de nos états… »
      Indochine, Un jour dans notre vie.


Dix ans. Plus d’une dizaine d’années d’amitié. À toujours se soutenir l’une à l’autre, de près comme de loin. À toujours se dire la vérité, quitte à faire mal mais à se réconcilier pour mieux avancer. Dix belles années d’une amitié qui ne cessait davantage s’accroître. Pourtant, ce matin-là, Élisabeth avait rejoint son amie dans un état de stress assez conséquent, ne comprenant pas pourquoi tant de mystères, voulant savoir comment elle se portait, voulant à tout prix connaître ses objectifs et peut-être l’aider. Ce matin-là, dans la cathédrale de Dijon, Élisabeth avait l’impression qu’elle allait défaillir. Pour de nombreuses raisons : pour commencer, par le discours que lui tenait Héloise, mais aussi pour ce qu’elle allait découvrir par la suite. Mais avant cela, elle écouta Héloise, lui remémorant ainsi les nombreuses fois où elle l’avait aidé, lui avait sauvé la vie, l’honneur, la dignité aussi. Elle se souvint aussi les fois où elle avait dû réparer les erreurs de la jeune fille qui était devenue femme. Puis, l’évocation d’Isolde lui fit prendre compte qu’effectivement, durant toutes ses années, elle n’avait jamais trahi sa promesse, toujours là lorsqu’elle le lui demandait, toujours à ses côtés, toujours son amie. Elle continua d’observer son amie, droit dans les yeux, une boule d’angoisse toujours accrochée à sa gorge, puis la « sentence » tomba enfin : après plus de dix ans en tant que vassale de la Sparte, cette dernière se décida de briser le second lien qui les unissait en plus de leur amitié. Comprenant la situation sans vraiment le vouloir, elle continua de l’écouter. Le rouleau se trouvait toujours devant elle, et la main spartiate venait d’être retirée. Elle aurait aimé le prendre mais redoutant ce qu’elle devait lire, elle ne put s’empêcher d’observer Héloise qui se leva et lui sourit. Toujours trop angoissée, elle ne parvint pas à lui rendre ce sourire qui lui était accordé. L’annonce qui venait de lui être faite était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à encaisser.

Pourtant, son instinct la poussa à prendre le rouleau afin de le dérouler et de voir son contenu. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir non pas un mais deux parchemins. Les mains tremblantes, elle tint dans ses deux mains le premier parchemin qu’elle lut malgré la vision brouillée par les larmes. Son cœur battait follement à la chamade à la fin de la lecture, ce qui la poussa à prendre le second parchemin qu’elle essaya de dérouler le plus rapidement possible et ses yeux s’accrochèrent à un mot en particulier « cession ». Plus elle découvrit la suite, plus ses larmes remplirent ses yeux. Elle ne put lire davantage son contenu, elle roula rapidement les deux parchemins qu’elle garda dans les mains puis, se releva du mieux qu’elle le put pour courir après son amie qui s’envolait bien trop tôt, bien trop vite. Elle cria son nom dans la cathédrale, provoquant ainsi l’étonnement, la foudre parfois de certains fidèles surpris et mécontents de ce qu’il se passait à l’intérieur même de la maison du Très-Haut. Sa jambe droite ne lui permettant plus de courir comme elle l’aurait fait il fut une époque, elle faillit tomber à plusieurs reprises, se rattrapant toujours de justesse, bien décidé à rattraper l’Étoile. Puis, claquant les portes assez violemment, elle sortit de la cathédrale et continua d’hurler le nom de son amie. Une fois dehors, elle balaya rapidement du regard la place pour découvrir Héloise qui avançait assez rapidement. Élisabeth hurla de nouveau son prénom, réussissant à faire arrêter la jeune femme qui se retourna. Elle continua de marcher rapidement, les rouleaux toujours en main, les larmes s’échappant encore de ses yeux. Elle peinait à croire ce qu’il venait de se produire sous ses yeux, et surtout les conséquences qu’auront les écrits du second parchemin. Arrivée à sa hauteur, elle ouvrit les bras et enlaça la jeune femme, la serrant fortement contre elle. Elle lui souffla :
N’oublie jamais que je t’aime aussi.

Elle la relâcha puis la regarda gravement, le visage humidifié par ses propres larmes, respirant fortement suite à l’effort et sentant son cœur battre à vive allure. Elle montra les parchemins en lui disant : Je ne comprends pas ton choix non. Et pendant qu’elle continua de parler, elle rangea les parchemins dans l’une des deux poches de son jupon tout en regardant dans le blanc des yeux son amie, attrapant dans le même temps de ses mains gantées celles d’Héloïse pour les serrer tendrement dans les siennes : Je ne comprends pas et je ne peux pas te laisser partir comme si rien ne venait de se produire. Je ne peux pas te laisser partir sans avoir réalisé un nouveau serment qui nous unira davantage, un serment … inviolable ?

Elle lâcha ses mains. Elle releva le pan de sa robe, prit la dague qu’elle cachait contre sa cheville gauche, puis l’apporta à la bouche pour la tenir avec ses gants afin de retirer celui de la main droite. Elle glissa le gant sous son aisselle droite pour le coincer, reprit de sa main gauche la dague puis, plongeant son regard vert dans les bleus de son amie, elle posa la lame de sa dague dans sa paume, prête à enfoncer la lame dans la chair. Il n’y avait là aucune hésitation et elle inspira, déterminée : L’acceptes-tu ?


      « Tu verras que nous saurons les surprendre, que nous saurons profiter et rester maîtres de nos offrandes… »
      Indochine, again & again.
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MessageSujet: Re: [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… »   [RP] « Je pars, je ne reviendrai jamais… » Icon_minitimeLun 31 Aoû - 14:56

Sortie, elle hume une grande bouffée d'air frais. Le matin résonne de chants d'oiseaux divers et variés. Il fallait juste qu'elle aille vérifier si elle avait quelques réponses à ses courriers aux maires des alentours, aux annonces de ses affichettes, puis elle pourrait, du moins l’espérait-elle, entrevoir un départ dans une quête en solitaire. Enfin, presque, il y avait bien ce moine défroqué, ce type louche et pingre qui ne faisait que réclamer plus, chaque mission confiée. Tandis qu'elle partait à grandes enjambées, un cri retint son attention. La voix d'Elisabeth la cloua net sur le sol. Héloise se tourne pour lui faire face, partagée entre plusieurs émotions. Elle se sentait assez forte pour résister à une demande de son amie, même celle de rester avec elle, celle de rencontrer Isolde, celle de ne pas partir pour un futur incertain. Une chimère. C'était le terme utilisé pour les mairies. C'était sûrement une réalité. Mais Elisabeth avait tout de même le don de faire vaciller toutes ses idées en l'enlaçant avec force.

Echange standard des rôles. Elisabeth porte les larmes tandis qu'elle porte un regard de douceur sur son amie, qui, contre toute attente, accepte de la laisser partir. L'étonnement gagne ses yeux et sa bouche s'entre-ouvre légèrement. Elle suit ses mouvements, observe sa main gantée, zieutant un coup sur ses poignets -mémoire de Dory, mais quand même- puis détourne le regard pour ne pas la mettre mal à l'aise et enfin comprendre ce qu'elle attend. Un petit sourire pointe aux coins de ses lèvres. Elisabeth ne changerait jamais. En quelques secondes, Héloise lui prend la dague des mains et secoue légèrement la tête.


Ne crois-tu pas que tu as versé assez de ton sang, Elisa? Ne crois-tu pas que nous pouvons sceller ça d'une accolade?

    Élisabeth ne quitta pas son regard du sien, toujours déterminée à aller au bout de son idée, oubliant littéralement tout le reste : Je ne peux pas te laisser partir comme ça. J'ai l'impression de te trahir. J'ai l'impression de t'abandonner et je ne veux pas te quitter en gardant cette sensation. J'aurais l'impression de manquer à mon devoir, surtout mon devoir d'amie. L'accolade a peut-être un sens pour le lien vassilique, mais le nôtre n'est plus. L'accolade ne suffira pas…
    Élisabeth regarda la dague dans les mains de son amie, dédaignant la belle cicatrice se trouvant sur son poignet visible. Elle plongea de nouveau son regard dans celui de son amie l'Étoile et reprit : Il y a des choses que l'on ne peut changer. Et tu sais que la fidélité et la loyauté sont tout aussi précieuses que l'amitié. Je ne peux pas me permettre de perdre la tienne. Tu m'es bien trop précieuse pour que je prenne le risque de te perdre.
    La Courden inspira profondément : À nos joies passées et futures, à nos secrets et nos trésors, à nos paradis sans fin. À la vie comme à la mort.


Son regard part de Elisabeth aux chevaux qui attendent plus loin. Puis revient sur Elisabeth. Comment lui refuser quoi que ce soit alors qu’elles n’allaient peut être plus se voir pendant quelques jours, semaines, mois, selon les nouvelles de l’autre abruti de moine qui était sensé revenir la tenir au courant... Un soupir plus tard, Héloise rend la dague à Elisabeth, paume tendue juste après son geste, la laissant œuvrer pour leur lien indissociable. La blessure est légère. Le sang coule à peine. La douleur n'est pas dans la plaie. Elle ronge toute son âme. C'est donc totalement désabusée qu'elle observe son amie.

    Élisabeth avait espéré que ses paroles auraient une conséquence, et elle avait bien fait. Héloïse avait fait pénétrer la lame de la dague dans sa propre chair avant de la lui redonner. La Courden la reprit puis en fit de même, elle enfonça la dague dans la paume de sa main, indifférente à sa propre lacération. Le serment, qui comptait tant aux yeux d'Élisabeth, était fait, scellé. Il n'y avait probablement plus rien à rajouter de plus. Pourtant, le regard plongé dans le sien, Élisabeth voulut toutefois faire une autre demande à Héloïse : Ne pars pas aujourd’hui, s’il-te-plaît. Épargne-toi le regret d’être partie sans la voir.


Butée, la blonde attrape la main de la Courden, liant leurs sangs autant que leur destinée dans une même poigne. Mais son regard est froid. Elle n'oublie pas l'objectif qu'elle s'est donné. Il n'y avait aucune raison de changer ses plans. Ni Elisabeth ni Isolde ni le Warenghien le pourraient, cette fois. Elle était déterminée. Alors, nouant toujours sa main à la sienne, elle rajoute d'une voix ferme.
Je ne sais pas encore, Elisa, mais je ne te ferais pas de fausses promesses.
Puis la libère. Destin scellé avec la blonde balafrée. Elle la regarde encore quelques secondes, ensuite, tourne les talons, décidant elle-même que l'entente était close. Qu'il n'y avait plus rien à en dire. Que le sang parlerait de lui-même.

    Élisabeth resta là, plantée sur place à regarder Héloise partir, la dague toujours en main, l'autre dégoulinante de sang. Elle la regarda s'éloigner, bien décidée à ne pas la laisser partir sans avoir au moins vu l'enfant. Elle savait qu'au fond d'elle, elle le regretterait. Et elle-même, elle ne se pardonnerait pas de l'avoir laissé partir savoir avoir fait un pas. La Courden réprima un soupir, observant sa main droite qui avait été exempte de toute cicatrice jusqu'ici devenir une autre parcelle blessée de ce corps lacéré. Elle ne remit pas son gant, elle devait stopper le sang qui coulait. Elle prit la direction de l'auberge où elle essuierait sa blessure, la banderait et la cacherait de son gant. Si le lien vassilique qui les unissait venait d'être brisé, Élisabeth était dès à présent rassurée de savoir que ce pacte entre elles ne pourrait être brisé. Chose promise, chose due ; à la vie comme à la mort.


Un peu plus loin, appuyé contre le mur de la cathédrale, le moine affichait une mine contrite. Sachant d'avance ce qui allait lui arriver. La Comtesse s'en approche, le toisant d'un regard interrogateur. Un non du visage religieux assombrit encore plus ses yeux et sa mine déjà fermée.
Rien?
Rien !
Tu...
Un coup part sur le torse du faux moine.
..ne...
Un nouveau, force de lapin, mais rage au ventre.
...sers...
Nouveau coup qui s'enchaîne, à la suite des autres.
..à.. RIEN !
En même temps que les coups, naissent les larmes, larmes d'impuissance et de rage. Ainsi fut fait. Le destin avait imposé la rencontre avec sa fille, au détriment de ses projets personnels. Fuyant l'idiot. Fuyant l'idiote qu'elle était certainement, elle s'enfonce, au galop, dans la campagne pour trouver un endroit solitaire. Refuge de toute cette journée mouvementée afin de se plonger dans les méandres des seules histoires qui pouvaient être arrangées à sa sauce, celle de sa caboche malmenée.






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