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 [rp] Mes frères et mes sœurs

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Élisabeth
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MessageSujet: [rp] Mes frères et mes sœurs   [rp] Mes frères et mes sœurs Icon_minitimeLun 14 Sep - 16:28

Anatoline. a écrit:
[En voyage, de la Normandie à la Franche-Comté]

      MAMAAAAAAAAAAAAAAN !!
      Shhuuuuuuttt.


    Je pose un doigt sur les lèvres de mon frère, les yeux grands ouverts sur le secrets qu'il va oser dévoiler à mère. Puis, ce même doigt boudiné va faire un non un peu n'importe comment juste devant les yeux de Rogier. Mes yeux à moi deviennent humides. Si il me balance, je sais très bien que je serais punitionnée. Pas comme pouvait l'avoir été Isolde ou Marianne à grands coups de gifles. J'avais plutôt peur de voir la déception dans ses yeux. La déception n'était pas un sentiment que je connaissais réellement. Mais quand la mère me regardait avec les paupières qui vrillent, ou palpitent, ou qu'elle baissait les yeux devant la bêtise que je faisais encore une fois, j'avais comme un petit pincement dans la poitrine qui me rendait triste.

    Ce nigaud de Rogier était toujours là pour balancer. Moi, je ne trouvais pas que c'était une bêtise. Chaque fois d'ailleurs, j'étais certaine que c'était bien. Je faisais toutes ces choses là pour des bonnes raisons. Celles que le vieux croûton de l'Eglise disait quand j'allais à la messe. Aimer ton prochain. Protéger les miséreux. Donner ses écus aux pauvres. Ne pas faire du mal aux nanimaux. Tout ça, moi, je l'avais retenu et je l'appliquais. Pas comme Rogier qui passait son temps avec ses yeux de merlan frit à surveiller le moindre de mes gestes. Ce qu'il faisait lui, c'était l'enfer. Ce qu'il faisait lui, c'était le mal. Mais maman, jamais elle punissait Rogier.


      Niteuplait. Dis pas, cé n'un secret.


    Dernier regard larmoyant vers mon frère. Il avait le visage fermé. Un peu comme s'il essayait de ressembler à papa. Sauf que papa était beaucoup plus beau que ça. Papa c'était un vrai nadulte. Rogier, il craignait ! Je le détestait : voilà. Serrant entre mes bras ma précieuse trouvaille malodorante, je sanglotait presque. Alors que les adultes s'étaient arrêté pour une petite pause d'adulte, j'avais décidé d'aller cueillir des fleurs sur le bas-côté. Là, j'avais vu ce noiseaux qui bougeait plus. Il avait besoin d'être sauvé. J'allais lui donner de l'amour en veux-tu en voilà. Et Rogier gâchait tout. Comme toujours.

      MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN NANATOLINE ELLE A UN TRUC QUI PUE !
      NON ! C'est pas vrai, j'ai pas un truc qui pue. C'est mon nami.


    Je serre contre mon coeur le corps du vieux pigeon décomposé, et je ruine ma robe par la même occasion et je pleure à chaudes larmes. Mes yeux cherchent ceux de ma mère. Elle comprendra. Elle aussi elle aime bien les nanimaux.

      C'est lui, c'est Nonier qui pue, maman.
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Élisabeth
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MessageSujet: Re: [rp] Mes frères et mes sœurs   [rp] Mes frères et mes sœurs Icon_minitimeLun 14 Sep - 16:28

        [ Entre la Normandie et la Franche-Comté. ]



Vous, cher lecteur, qui êtes probablement parent ou êtes de près ou de loin impliqué dans l'éducation d'enfant(s) qui n'est(ne sont) pas le(s) vôtre(s) — vous me diriez, qui est le ou la cinglé(e) qui peut avoir une idée pareille hein ? —, n'avez-vous jamais rêvé du jour où lesdits enfants se révélaient être finalement des enfants tellement calmes que vous ne les entendez jamais, ou à peine ? Ou alors, n'avez-vous jamais rêvé, après une journée de dure labeur, de rentrer chez vous et d'avoir des enfants super cool qui ne vont pas faire tout un patacaisse parce qu'ils ont encore de l'énergie à dépenser ? Bien sûr, je parle bien des enfants de bas âge, jusqu'à la p'tite dizaine d'années, pas les adolescents qui daignent vous accorder un peu d'attention quand ils ont besoin de vous, entendons-nous bien. Imaginez alors qu'Élisabeth ne rêve que de ça, de cet instant de tranquillité soit loin de ses enfants, soit avec ses enfants qui ont compris qu'elle avait besoin de se reposer, d'avoir du calme après la tempête. Ce rêve était tellement ancré dans son âme que lorsqu'elle n'entendait que le silence — hé, c'est pas donné à tout le monde ça hein —, il n'y avait que deux conséquences possibles dont l'une des deux est plus réalisable que l'autre : soit elle panique parce que trop de silence tue le silence ; soit elle profite et s'offre un bon verre de vin en méditant sur le prochain tissu qu'elle va acquérir pour sa future robe. Sauf que bien entendu, tout parent qui se respecte va plutôt s'orienter sur la première option, car si vous deviez vous orienter vers la seconde, on ne va pas se mentir, c'est que vos gosses sont suffisamment âgés pour que vous n'ayez pas besoin de les veiller au doigt et à l'œil. 

Sauf que cette fois-ci, Élisabeth ne paniqua pas face au silence. Non. « Pourquoi ? », vous demandez-vous, surtout après tout le discours que vous venez de lire. Pour la simple et bonne raison qu'elle pionce. Oui, vous lisez bien. Elle dort. Elle s'accorde une sieste après avoir veillé. Qu'a-t-elle veillé ? Ne poussez pas le bouchon trop loin non plus, les Maurice. Nous n'allons quand même pas rentrer dans les détails. Surtout que, vous comme moi, savons très bien que les enfants, ça fatigue. On ne va pas se mentir à ce sujet. Aussi adorables et mignons puissent-ils être, ça peut vous faire crever de fatigue en moins de deux. Alors, la Courden pionce à poing fermé, imaginant ses enfants vêtus de blanc d'une perfection sans nom, immaculé, tellement bien coiffés, tellement propres, tellement mignonnets, tellement beaux. Tellement parfaits. Des enfants sages comme des images — oui, ça existe mais ceux qui ont la chance de les avoir ont gagné à la loterie. Revenons à ce rêve et de blanc parfait, Élisabeth les imaginait, jouant dans un champ de lavande, avec quelques coquelicots par-ci, par-là. Une véritable image enviable et admirable. Au comble de la joie qu'elle était. C'est possible, oui. Même qu’elle se voyait, complètement lovée dans les bras de son Kränou d’amour, tous deux vêtus également d’un blanc immaculé — oui hélas, les rêves, on ne les commande pas hein — puis, à peine avait-elle eu le temps de fermer les yeux pour profiter de cet instant …


MAMAAAAAAAAAAAAAAN !!

La sieste fut violemment interrompue par un hurlement venu de nulle part. Enfin si, par la voix enfantine de Rogier hurlant la mort qui appelle sa mère. Encore. Assise dans un fauteuil en bois, bras posés sur les accoudoirs, tête reposée dans une main avec un léger filet de bave qui fut vite retirée d’un revers de main, la balafrée émerge, la tête dans le fessier, toute empâtée, et s’étire pour affronter ce à quoi elle allait devoir faire face. Il était temps, à présent, de faire face aux bébés marmottes-dragons-belettes-lamadons qu’elle avait enfanté, de les affronter et de régler le problème puisque visiblement, problème il y avait. Mais à peine avait-elle rejoint ses deux derniers que ça recommençait : 
MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN NANATOLINE ELLE A UN TRUC QUI PUE !
NON ! C'est pas vrai, j'ai pas un truc qui pue. C'est mon nami.

Émerger. Oui, il fallait revenir à la réalité et fissa. Ses derniers voyages l’avaient exténué et elle avait eu beaucoup de mal à retrouver le sommeil. Ça n’aidait pas. Vraiment pas. Ne comprenant rien à cette histoire d’ami qui pue, elle chercha le regard de ses deux enfants, le premier avait visiblement un problème à exposer à sa maman tandis que la deuxième avait le regard larmoyant mais déterminé. Sauf que le hic était que maman dragon n’avait pas encore prêté attention à l’attirail de sa progéniture. Après l’inspection du regard, vint l’inspection du corps entier des enfants. Le premier : check. La deuxième : check. Ouvrant de grands yeux horrifiés, elle hésita quelques instants entre hurler à pleins poumons, ou essayer de faire avaler la pilule de façon douce. La seconde option fut choisie sans hésitation, le sermon quant à la robe viendrait plus tard. Au pire, ce n’est qu’un bout de tissu, diraient les immatérialistes. Se penchant vers ses deux enfants, la jeune femme essaya de conserver un brin de calme et de sérénité, montrer son énervement n’arrangerait rien. D’une voix douce et maternelle, elle dit : Mon chéri, combien de fois vais-je devoir te dire qu’il ne faut pas crier mais venir chercher maman quand il y a un problème, hum ? Quant à toi, ma puce, tu sais que je n’aime pas quand tu es méchante avec ton frère. Tu ne veux pas que je me fâche, hein ? Un petit sourire réconfortant pour éviter que la gamine continue de verser des larmes, encore. Puis on renchérit : Où as-tu trouvé ton … ami ? Et là, le truc qui va fâcher et la foutre dans la merde, indiscutablement : On ne va pas pouvoir garder ton ami. Il va falloir le libérer. 

Un.

Deux.

Trois.

Sortez les violons.

Et les mouchoirs.
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Élisabeth
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MessageSujet: Re: [rp] Mes frères et mes sœurs   [rp] Mes frères et mes sœurs Icon_minitimeLun 14 Sep - 16:29

Anatoline. a écrit:

    Toujours pareil. Rogier il ne se faisait jamais criander dessus. Alors que moi. Il fallait que je m'en prenne dans la tête. Mes oreilles bourdonnent et je serre un peu plus mon copain entre mes petits bras. Un petit crack se fait entendre, alors je renifle. Il est vivant et il veut que je le protège. Je regarde ma mère. Je chiale, évidemment. Les larmes dégoulinent sur mes joues. D'après l'odeur qui se répand dans l'habitacle, l'oiseau crevé dégouline aussi sur ma robe. Je ne sens rien. J'ai l'impression juste que je me suis fait dessus. Puis en fait peut-être que ce n'est pas qu'une impression. Maman, quand elle se fâche, elle est effrayante. Alors, elle prononce la phrase qui va bousiller mon coeur :

      On ne va pas pouvoir garder ton ami. Il va falloir le libérer.

    Le sanglot arrive. Il est d'abord coincé dans le creux de ma gorge puis sort d'un coup avec un long, long, long cris de désespoir. La morve dégouline de mon nez, le genre bien long bien filandreux. Le truc qui remonte chaque fois que je reprends mon souffle. Comme mes larmes chatouilles mes joues, je les essuie avec une de mes manches sanguinolentes. Car oui, l'oiseaux crevé que j'ai ramassé n'est ni de prime jeunesse ni dans un état de conservation exemplaire. Sans doute attrapé par un prédateur et à moitié bouffé. Mais moi, je l'aime. Alors je pleure. Encore plus alors que Rogier est partagé entre l'envie de vomir et de rigoler de moi.

      ELLE A FAIT PIPI *euuurk* SUR ELLEEEE

    C'était vrai. Je m'étais fait dessus. Effrayée par ma mère. Et plus encore parce que j'avais pas été pendant la pause. Puisque j'avais trouvé mon ami. J'étais trop en tort en fait. Et je ne comprenais pas pourquoi mon frère voulait vomir à ce point. Alors je lance un regard désespéré à ma mère. Dernier espoir pour garder mon copain. Lui inspirer la pitié. J'avais tous les ingrédient. La pisse. La morve. Les larmes. Et mon copain qui avait besoin d'amour.


      Jee... VeUeuuhuheuuux paaAaaah...aaaah-aaaaah... l'aband-do-dod-do-nuuuuuUuuuur.


    J'espère que tout le monde entend bien les violons.
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MessageSujet: Re: [rp] Mes frères et mes sœurs   [rp] Mes frères et mes sœurs Icon_minitimeLun 21 Sep - 11:48

La réaction obtenue n’était pas spécialement celle qu’elle espérait, même si elle aurait dû se douter que l’enfant n’allait pas céder aussi facilement. On peut même dire que les violons, on les entend tout aussi fort que les cris et les pleurs de l’enfant. Ce qui n’avait pas été suffisamment appréhendé par contre était l’odeur que dégagerait le cadavre qu’était devenu l’ami soudain de la petite fille. Une odeur bien nauséabonde qui provoqua une violente envie de gerber ses tripes à la jeune femme qui avait pourtant vu pire. Sauf qu’en plus de l’odeur de cadavre pas frais de l’oiseau en mauvais état, il y avait une petite odeur qui laissait supputer la probabilité qu’il y avait une autre substance que l’odeur de boyaux pourris. Le dernier repas remontant dans la gorge, Élisabeth eut juste le temps de porter sa main à la bouche et d’essayer, avec un effort surhumain, de ravaler ce qui voulait ressortir. C’est dégueulasse, on est bien d’accord, mais ce n’est clairement pas le moment de perdre la face !

Devant la tristesse apparente d’Ana, ainsi que les petits commentaires d’un Rogier-fouteur-de-merde, Élisabeth était partagée : laisser sortir le dragon sommeillant en elle pour que ses enfants obéissent sur le champ, ou jouer la carte de la compassion. Quelques instants de réflexion et la plaidoirie de la petite achevée par un gros sanglot non retenu — pauvre gosse, faut la comprendre — la mère-qui-n’était-pas-épargnée-pas-du-tout-du-tout inspira profondément puis, se pencha vers son enfant et lui adressa le sourire le plus bienveillant qu’il soit :
Tu as raison ma puce, on ne va pas l’abandonner. On va le soigner. Écoute ce que je te propose, joignant le geste à la parole, elle apporta ses mains vers les petits bras de la petite blondinette, tu vas lâcher … ton ami, car à trop le serrer dans tes bras, tu vas l’empêcher de respirer. S’il ne respire plus, on ne pourra pas le soigner. Alors, tu poses ton ami par terre, Hubert va aller chercher le médicastre des oiseaux blessés et pendant qu’il va le soigner, tu vas prendre un bain car tu en as besoin. Maintenant, pose ton ami et viens avec maman.

Ce qu’elle va bien se garder de dire c’est qu’une fois que la gamine aura le dos tourné, elle va faire en sorte que le nouvel ami disparaisse des parages, quitte à capturer un nouveau pigeon et le faire passer pour le copain blessé. Comme lorsqu’on remplace un poisson incognito.
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