[RP] Mots zé lettres

Anatoline. a écrit:

Depuis quelques jours enfin, elle savait écrire.
Ecrire des mots comme les grands.
Des mots qui veulent dire des choses.
Des mots pour parler de ce qu'elle veut.
Des mots pour illustrer ses dessins.
Des mots pour échanger... des mots.
Des mots pour laisser des surprises à sa mère.
Des mots pour juger critiquer ennuyer son frère.
Des mots.
Je précise bien : depuis quelques jours.

Citation :

Je va bié. Ja manjé du nof se matin.
Rogié i me tapé.
Kan papa va me doné dé robe?
Èsece tu ve in desin se souar?

Je téme.

ᗩᑎᗩƬ:black_heart:ĿĪᑎƐ

Ze veux que tu le nenvoies.
A qui mademoiselle?
A maman.
Mais, on ne comprend rien de ce que vous avez écrit.
Mais si, ze dit que z'ai mangé du n'oeuf, le matin, que Rogier y me tape touzours, que ze veux des robes de papa et que n'est-ce que maman elle veut un dessin de moi pour mieux dormir ce soir!
Je, je m'en occupe, mademoiselle.

Un regard pressant sur la fille qui s'occupait d'elle.
Comme si elle savait lire, elle : elle était moche.
Elle range son petit matériel avec un doux sourire pour retrouver son préféré : celui de l'aiguille et de la couture.
Si son père lui en offrait pas de la robe, elle la coudrait elle-même.

Anatoline. a écrit:

Après sa petite escapade dans les ruelles, son après-midi autour d'un verre de lait, elle se repose à son petit bureau. La bougie éclaire à peine le parchemin. Anatoline plisse les yeux, presque couchée sur le bois lisse. La plume crisse tant elle appuie, formant des gros pâtés, comme lui avait dit Gabriell. Mais malgré les taches d'encre, elle est fière, la mioche. Grosrémy lui avait promis un cric crac croc si elle arrivait à faire venir son amoureuse. Alors, elle le ferait. Les yeux verts relisent les mots. Elle est satisfaite. Non, ravie en fait. Si elle avait plus de temps, elle ferait un dessin. Mais elle doit se décrotter : elle a réussi, dans l'après-midi à sauver une grenouille des chemin. La malheureuse tentait se traverser alors que les bœufs et les paysans revenaient des champs, leurs charrettes remplies de foins secs.

Anatoline avait vu la bestiole tenter de s'échapper des roues. Dans un cri, elle avait fait arrêter le convoi sous l'œil ahuri des payants qui avaient regardé cette petite gamine s'avancer à quatre pattes sous le chariot boueux pour en ressortir, sourire édenté, la petite grenouille entre ses mains fermées. Leur expliquer ne servait à rien : ils étaient bête car ils n'avaient sûrement pas été à la nuniversité de Gabriell à lire des choses brabantes. Après, elle avait trouvé une mare. Sans penser à se déchausser, ou à relever ses jupons bien sûr, elle avait marché dans l'eau pour relâcher la bestiole. Du coup, elle pue. Elle est mouillée. Sale.

Citation :

Marêne,
Je va bié.
Tu deve venire ché Clèremon tu a promi du cric crac croc.
Il ia un namoure a toua ci ta sové ca tété casé.
Tu narrive can? je ve ce tu viène.

Je téme.

ᗩᑎᗩƬ:black_heart:ĿĪᑎƐ

Après l'écrit, les cris.

MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAN, ze veux que tu n'envoies à marraine Néloise. C'est très nurgent ! C'est pour Grosrémy, n'il est triste.
Dis, tu n'as reçu mon message de ce matin?

Ils avaient aménagé là où tout avait commencé pour Élisabeth, à quelques lieues près. Si elle n’avait pas choisi de plante ses nouvelles racines à Thiers, lieu où elle avait grandi durant plus d’une décennie, Clermont lui semblait être le choix le plus parfait : elle ne pouvait demander davantage et la vue que lui offrait le paysage, notamment le Puy-de-Dôme ponctuait cette satisfaction. Elle avait des lettres à écrire, ou tout du moins à répondre. Et surtout une autre pour annoncer la nouvelle à une amie de longue date. Il était temps d’ailleurs de lui faire une surprise mais elle avait besoin de cogiter encore un peu, en priant d’être la plus discrète possible pour que sa surprise est le meilleur effet possible. Mais pour l’instant, ses idées et préparatifs passaient à la trappe. Pour la simple et bonne raison que ses enfants lui prenaient du temps. Et quand ce n’était pas ses enfants, c’était leur père. Mais où était ce temps où elle était fraiche et fringuante ? Libre comme l’air avec d’autres préoccupations que de savoir comment contenter sa petite famille ? Oubliettes.

Parmi la paperasse, elle avait conservé la première lettre de sa dernière fille. La première lui écrivait également des petits mots, mais là il s’agissait de la première lettre de sa petite dernière. Le second, le petit homme de la famille d’Ormerach, quant à lui, était trop préoccupé à savoir combattre les dragons et les sorcières pour s’améliorer dans l’écriture et la lecture. L’érudite qu’était la balafrée avait besoin de remédier aux priorités de son fils chéri. Mais en attendant, les yeux dans le vague, la mère Courden réfléchissait à toutes les pensées qui se bousculaient dans sa tête jusqu’à l’intervention d’une petite tête blonde, pour ne pas dire la future copie-conforme de sa mère. Un léger sursaut la fit revenir à cette réalité parfois violente pour les oreilles élisabéthaines. Le débit de la petite l’impressionnerait toujours, tant les opposées se montraient différentes, notamment lorsqu’elle se remémorait du très jeune âge de son aînée.

Ana, ma chérie, je t’ai déjà demandé de ne pas crier si fort. J’enverrai ta lettre à marraine. Elle sera très contente. La jauge de la certitude restait péniblement à zéro. J’ai reçu ta lettre ce matin. Et d’ailleurs, j’allais venir te donner la mienne. Montre-moi tes talents d’oratrice. Oups, un nouveau mot qui va interloquer la petite tête blonde.

Citation :

Ana,
Mon petit trésor (a)doré,

Je t’aime, de tout mon cœur.

Ta maman.

Marianne.M.Courden a écrit:

Il n’y avait absolument aucune raison pour qu’Anatoline envoie des lettres à maman, et pas moi. Parce qu’après tout, c’était moi la fille préférée de maman, je l’ai toujours été. Mais depuis que Rogier est arrivé, j’ai senti maman s’éloigner de moi. Et c’est devenu pire encore depuis qu’Ana est venue au monde. Mais le pire, dans tout ça, c’est que maman s’était beaucoup trop attardée sur le sort d’Isolde, ma cousine. Comme si c’était sa fille, alors que c’était la fille de marraine. Mais comme Isolde est gentille avec moi, je ne lui en veux pas trop. J’ai fini par pardonner à Rogier, parce qu’il veut bien me prêter beau-papa Krän. « Un peu », m’a-t-il dit un jour. J’essaierais de négocier pour avec un peu plus qu’un peu. La seule personne avec qui je n’avais pas encore trouvé de terrain d’entente, c’était elle. Ana. Elle me volait ma mère avec ses petits mots de pacotille, ses manières de bébé apeuré. Elle m’énervait ! Alors, de ma plus belle écriture, j’allais non seulement écrire à MA maman, mais aussi à MA marraine. Peut-être aussi à beau-papa. Il y avait bien une personne à qui je voulais écrire, qu’Ana ne connaissait pas — j’avais une longueur d’avance sur elle — mais je n’osais pas. Il allait falloir que je demande à maman.

Citation :

Mère,

Si je prends ma plume aujourd’hui,
C’est pour vous faire dès à présent,
Une déclaration plus belle que la nuit,
Qui perdurera toute la vie à chaque instant.

Ne doutez plus de mon amour,
Je vous appartiens pour toujours,
Votre fille préférée je l’étais,
Mon vœu, ma prière, mon souhait,
Est de rester votre préférée,
Pour toujours et à jamais.

Je t’aime.

[RP] Mots zé lettres 200808114245913319

J'allais oublier de demander à maman, suis-je bête !

Mamaaaaaaannnn ?! Quand est-ce qu'on va voir tata Maywenn ?