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 [RP] Je te dis presque tout.

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Héloise Marie
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Héloise Marie


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MessageSujet: [RP] Je te dis presque tout.   [RP] Je te dis presque tout. Icon_minitimeDim 20 Sep - 12:20


Etrangement, elle quittait Bruges avec le cœur gros, sans réellement en trouver les raisons ou des explications sensées. Ses yeux suivent le chemin et ses abords sans un regard en arrière. Elle n'aimait pas tellement cette ville où se perdre était si facile. Où toutes les rues se ressemblaient. Où l'effervescences et les effluves lui donnaient le tournis. Mais elle avait aimé l'ambiance qui y flottait. Des gens aimables, qui causent bizarre certes, mais polis, gentils, simples. Loin de tous les affres de la noblesse qu'elle avait pu rencontrer en Franche-Comté, à Limoges ou ailleurs. Bruges était aussi compliquée que ses gens étaient simples. Du coup, elle a le cœur gros. Elle garde le silence tout le trajet. Les histoires pourront attendre qu'elle ait terminé de réfléchir. Puis, le silence après ces quelques jours de causeries ne lui feront pas de mal. L'inconnu s'ouvre à nouveau devant-elle. Elle fixe les oreilles du cheval, imaginant ce qui pouvait apparaître entre les deux oreilles.

Nulle surprise : Dunkerque apparaissait, froide et grise dans la brume matinale. Elle avait hâte de se poser quelque part, quelqu'un lui manquait. Sa plume la chatouillait. Elisabeth méritait bien qu'on reprenne les échanges, puis, surtout, elle s'ennuyait déjà d'avance et avait bien envie de balancer des insipidités à quelqu'un.


Citation :
    Elisabeth,
    Mon amie,



Voilà plusieurs jours que je t'ai plus écrit, tu m'en vois désolée. Si je me réfère à ton dernier courrier, j'étais encore en Champagne à me faire chier dans des bleds tous plus nuls les uns des autres. Depuis lors, il ne s'est pas passé plus de choses que de l'ennui, de l'ennui puis une belle dose de merde. Jusqu'à Bruges. Mais nous y reviendront. Je suis passée par l'Artois. Aussi insipide que la Champagne ou la Bourgogne. Tastevin était un peu plus amusante, même si j'ai cru pouvoir me réconcilier avec le Très Haut dans un endroit de plénitude et de sérénité, il n'en fut rien, nous avons balancé des cailloux sur un moine qui avait voeux de silence : à qui le ferait beugler en premier. J'ai gagné je crois, si on considère qu'un "aaaaaaaah MERDE A LA FIN" compte comme beuglement. Puis, j'en sais pas plus parce que j'ai couru pour que l'obèse ne me rattrape pas. Bon, je n'ai rien gagné sauf le droit de me vanter et tu vas être étonnée : je ne m'en suis même pas vantée. Non mais parce que le lendemain Arras fut un peu moins amusante !

J'y ai perdu Nath, à Arras. Je ne sais pas ce qu'il y fichait, mais j'ai terminé toute seule en Flandres. Bon, c'est pas ça, je passe souvent mes journées seule sauf si je croise du local intéressant -et crois-moi ça n'arrive pas si souvent que ça- mais là tu vois c'était pas la même solitude. Depuis le cas Ersinn et la Bourgogne, depuis Saint-Claude et Bourg, je suis en pleine perplexité. J'ai la sensation d'être dans une crevasse puis que des sales mioches me balancent des pierres dessus de tout en haut en se foutant de ma gueule et qu'un jour ou l'autre, quelqu'un va prendre une grosse pierre et m'y enfermer, dans cette crevasse : j'y crèverai toute seule comme une merde. Soit je grimpe et je m'en sors une bonne fois pour toute, soit j'y reste et je m'y morfonds. J'hésite encore sur la marche à suivre.

Hier, j'ai reçu des nouvelles d'Ersinn justement, quelques vers écrits pour m'annoncer qu'il part pour la Lorraine : grand bien lui fasse. Il avait juré m'attendre mais je ne suis pas prête à la confrontation. Alors je suis heureuse qu'il occupe son esprit avec de la lorraine plutôt qu'avec de la comtoise. Ne te tracasse pas : je sais où j'en suis et ce que je veux. Rien à avoir avec la crevasse, la caillasse et tout et tout. Du coup, je me tracasse pour Isolde, j'espère qu'elle se porte bien et que tu veilles sur elle autant que tu as pu le faire durant toutes ces années. Je devrais lui écrire aussi mais je ne sais quoi lui dire. Lui raconter. Ca parait stupide de se dire que je vais écrire à ma fille alors que c'est déjà presque une adulte et que, pour la seconde fois, je l'ai abandonnée à son sort.

Bruges à présent : belle ville. J'ai fait l'acquisition d'un bel appartement qui m'a ruinée, j'espère pouvoir y retourner rapidement. J'ai rencontré quelques locaux dont le Comte d'Hazlbrouk, je sais pas si je t'en avais déjà parlé : un ami rencontré par hasard au gré d'échanges malencontreux. Il avait lu un courrier destiné à Guillaume, nous nous sommes croisés en Bourgogne et depuis, nous échangions régulièrement. Très aimable, si on aime les ronchons râleurs et boudeurs. Je l'ai presque épousé à l'auberge hier soir, mais le bougre a dit non malgré mes insistances. Je voulais Roubaix et lui voulait pas me le donner, alors fallait le mariage pour le posséder, mais hé, il s'est montré intransigeant ! Je suis trop plate disaient ses yeux ! Moi je crois surtout qu'il avait la trouille parce que je l'impressionnais. Les hommes, dès qu'une femme se montre un peu entreprenante, ils paniquent. Mais soit, c'était amusant. La prochaine fois que j'y débarque, j'afficherais des bans à droite à gauche pour qu'il sue un bon coup.

Je suis déjà repartie en vadrouille. C'est moi qui l'ai demandé, cette fois. Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai supputé que Bruges ne plairait pas. Et pourtant, elle me plait. C'était une douce parenthèse dans les méandres des tracas qui me bouffent la cervelle. Je suis à Dunkerque. Je ne suis pas encore partie en visite de la ville, je te raconterais ça dans un prochain courrier. Là, je vais poser ma plume et filer prendre un bain, voyage à cheval c'est chouette, mais après, moins pour les narines.

Donne-moi vite des nouvelles. Tu es toujours en Franche-Comté? Les allégeances ont-elles commencées? Comment vont mes filleuls? As-tu retrouvé ton époux? Raconte moi tes journées, même s'il ne s'y passe rien. J'ai hâte de te lire.

    Je t'embrasse.
    Tu me manques.
    H.


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Élisabeth
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MessageSujet: Re: [RP] Je te dis presque tout.   [RP] Je te dis presque tout. Icon_minitimeSam 3 Oct - 23:36

Heloise_marie a écrit:
J'dois aller chez qui?
J'en ai rien à cirer va chez qui tu veux !
Non mais la Courden ou le lorrain?
Va chez le pape même que ça me ferait n i chaud ni froid.
Courden alors?
Dégage... Vraiment, ...
Mais... il est un peu mouillé ce courrier... et.... il pue !!!
Non, vraiment, casse-toi !


Citation :
    Elisabeth,
    Mon...Amie


Je ne sais plus ce que je dois penser. Je ne sais plus trop où j'en suis. Je ne sais plus à qui écrire pour me confier. Toi tu restes sourde à mes appels. Peut-être est-ce ce foutu coursier qui se perd, qui est crevé quelque part pendu à un arbre ou dévoré par les loups? Peut-être est-ce ma tête, mon imagination débordante, mes excès de sentiments qui me poussent à imaginer le pire? Qu'en sais-je moi? Je t'ai envoyé plusieurs courriers, des longs, des courts, des erreurs, des justes. Et tu restes aveugle et sourde à mes appels. Je m'en vais en Lorraine présentement et je t'envoie donc mes émois. Je suis paumée. Complètement paumée. Pas comme y a quelques mois alors que j'hésitais entre deux vies, deux destinées. Non, oula non. Pas non plus comme y a quelques semaines alors que je chialais dans tes bras sans savoir quoi faire car j'étais détruite sans lui. Un tout autre genre de perdition. Le genre qui commence par grignoter tes doigts de pieds et remonte lentement le long de tes jambes jusqu'à arriver sournoisement à ton cœur. Comme si on te forçait à t'habiller avec quelque chose qui ne te va pas et que tout le monde le voyait. Comme si on rasait tes cheveux et te demandait de faire un discours pour qu'on vote pour toi aux comtales. Tu vois le genre de sensation? Et puis la solitude, aussi. Tu fous quoi toi? Tu es où? Tu es avec qui? Pourquoi tu ne m'écris pas? C'est Salins, c'est ça? Tu as eu ce que tu voulais alors tu me délaisses? Et tes foutus liens du sang? Cette satané cicatrice sur ma paume qui me rappellera à vie que tu es ma sœur? C'est toi qui l'a voulue? Tu l'assumes pas depuis? J'ai la rage, Elisabeth. Parce que cette sensation de gangrène qui me bouffe les jambes et les entrailles, elle t'est due aussi. J'en ai marre de faire semblant là. J'en ai marre de sourire bêtement en disant et affirmant que tout va bien et que personne ne voie comme toi tu peux voir dans le fond de mes yeux pour me dire : non Héloise, tout ne va pas bien, dis moi ce que tu as. J'en ai marre de n'avoir aucune épaule sur laquelle pleurer ou m'épancher. J'en ai marre de ton silence. De mes courriers sans réponses. En fait, j'en ai marre de tout, toi inclue. Tu sais quoi? Ne me réponds même pas : j'en vaux pas la peine. Je vais aller me vautrer dans la mirabelle et me faire voir sur Nancy. Peut-être que là y a un lac qui accueillera ma peine et mon corps. Car NON, je ne sais toujours pas nager, merci de rajouter ça sur la liste des merdes de la Sparte ou des trucs qu'elle ne sait pas faire ou fait mal.

    H.


Ps : j'espère que Isolde va bien !
Ps 1 : j'ai bu, t'offusques pas trop...
Ps 2 : j'ai bu mais quand même, je pense ce que j'ai écrit hé !
ps 3 : Si je meurs, j'espère que tu seras quand même un peu triste même si j'ai été méchante là.
ps 4 : désolée pour les taches, j'ai vomi un peu partout, mais y a que de la boisson, j'ai rien bouffé de la journée.


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Élisabeth
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MessageSujet: Re: [RP] Je te dis presque tout.   [RP] Je te dis presque tout. Icon_minitimeSam 3 Oct - 23:38

        [ Fin septembre et début octobre 1468, quelque part en Franche-Comté. ]


La première lettre avait été reçue avec un soulagement sans nom à la fin du mois de septembre. Élisabeth s’était promis de répondre à son amie mais hélas, d’autres choses vinrent évincer ce projet, le repoussant à plus tard. Des enfants pas sages, des enfants malades, une mère malade et sur la voie d’accentuer ses problèmes d’alcool. Sur la voie également de replonger dans ses démons. Bref, elle s’emmerde comme un rat mort et elle ne sait plus comment s’en dépêtrer. Elle n’a même pas personne sur qui se défouler. Triste vie. Alors en attendant, elle survit, elle refait le tour de la Franche-Comté, surtout de ses nouvelles terres, sans réel but précis mais elle le fait. Son époux étant trop préoccupé à faire trop de choses à la fois, notamment de se pochtronner à son tour, tel était probablement le destin des époux d’Ormerach. Ce fut au bout d’un certain temps que le projet initial lui revint en pleine figure, comme un coup de poing qu’on n’avait pas vu venir : un torchon dégueulassé par on-ne-sait-trop-quoi tant c’est hyper dégueu arriva dans les mains de la Courden. Un relent de dégoût lui monta jusque dans la gorge mais elle se retint, restant digne face à ce qu’elle allait devoir se reprendre en pleine face. Des reproches sans fondement, quoi que si peut-être un peu. Plein de reproches. Alors, face aux reproches, l’épouse d’Ormerach va essayer d’apaiser le game, car trop de reproches tue le reproche. Quitte à tuer aussi un peu d’amour que l’on distribue quand on en a trop à revendre, sans avoir refait le stock.


Citation :

Citation :

[RP] Je te dis presque tout. 181126073448447997
Citation :
Fait le troisième jour d’octobre mil quatre cent soixante-huit, Franche-Comté.
      Héloise,
      Mon amie,


    J’aurais aimé te dire que tes lettres m’ont fait un bien fou. La première en tout cas, c’était le cas. La seconde, j’ai des doutes, surtout lorsque je dois faire face à un flot de … reproches ? De hargne. Ça, au moins j’en suis sûre. Pourquoi? Je ne sais pas mais peu importe. Maintenant je te réponds et je vais expliquer les raisons de mon silence — bien involontaire, même si tu veux toujours me cracher ta colère à la figure. Et si par la même occasion, tu ne veux pas me croire. À ta guise. Il faut que je t’avoue que les enfants ne sont pas spécialement sages depuis que nous sommes revenus en Franche-Comté. À croire que l’air comtois les dérange et qu’ils ne réclament qu’un départ précipité sur les routes. Il faut croire également que nos voyages dans tout le royaume français durant ces longs mois leur ont plu à tous et que ça leur manque déjà. À ce rythme, je vais devoir repartir sur les routes. Mais partir sans objectif, ce n’est pas mon dada. Alors je pars faire le tour des terres que tu m’as offertes. En parlant de cela, je ne pourrais jamais assez t’être reconnaissante, ni même assez te remercier. Car contrairement à ce que tu sous-entends de manière désagréable et de manière dure, je n’ai pas attendu un cadeau de ta part pour te renier. Non. Je ne te renie pas. Je n’oublie pas le pacte que je t’ai fait. Je n’ai pas besoin d’une foutue cicatrice dans la main pour me souvenir que je suis ton amie et que je le resterai toujours. Même si tu mériterais des claques. Je vais évoquer la cérémonie, puisque je suis devenue à présent la comtesse de Salins et la baronne de Valdoie. La cérémonie était ... spéciale ? Non seulement il s’agissait d’une permanence mais de plus, le Franc-Comte — ton très cher cousin — nous a convoqué en haut de la montagne, sur le Crêt de la Neige. Idée loufoque. J’irai même jusqu’à dire que c’est totalement inattendu. Et pour une prime allégeance, je ne vais pas te mentir : j’ai eu la peur au ventre de me retrouver jetée du haut de la montagne et morte une fois arrivée en bas. J’en ai des frissons rien que d’en parler ! J’aurais aimé que tu sois à mes côtés, à ce moment-là. Mais ce n’était pas le cas. Vois-tu, moi aussi je pourrais me lancer dans une litanie de reproches mais je ne le ferai pas. Ma bonté me perdra un jour.

    Hormis cette escapade en haut de la montagne, je m’emmerde comme un rat mort. Pourtant, les enfants ne sont pas spécialement des plus sages mais malgré tout, c’est l’ennui qui me guette de nouveau. En parlant d’eux, ils ne sont sages que lorsqu’ils sont malades, et comme ce fut le cas dernièrement, je ne me suis pas spécialement préoccupée de ce qui m’entourait. J’étais tout simplement concentrée sur leur repos et leur rétablissement. Je ne t’avais pas oublié. Je t’avais gardé dans un coin de ma tête et m’étais promis de te répondre. Et regarde, je le fais. Je te réponds. Alors je vais continuer à te raconter ma vie insignifiante dont tu ne liras qu’une ligne sur deux car tu as probablement d’autres chats à fouetter. Je suis bien tentée de les écouter, de prendre époux et enfants sous le coude pour repartir sur les routes mais je ne sais où me rendre. C’est triste d’en arriver là. Je vais finir par croire qu’il me faut retourner entre les quatre murs d’une cellule d’un couvent pour méditer et cesser de me faire chier m’ennuyer. Mais je ne pourrais le faire à présent. J’ai une famille à laquelle je suis beaucoup attachée et je culpabiliserai plus encore qu’avant de délaisser Krän. Il mérite amplement mieux. On ne laisse pas Kränou dans un coin. Par conséquent, tu pourras constater que je ne peux te raconter mes journées, hormis le fait qu’elles sont d’un ennui mortel. Que Rogier s’imagine toujours devenir un grand chevalier qui va conquérir ton cœur ; qu’Ana est persuadée qu’elle peut devenir amie-ami avec tous les animaux crevés qui croisent sa route ; que Marianne continue de faire du boudin mais sans donner davantage d’explication. Je pense que c’est le fait d’avoir vu sa cousine partir sans lui avoir laissé de mot.

    Oui, tu lis bien, Isolde est partie. Je ne sais où. Avec son père, naturellement. Ce couard a eu le toupet de partir sans même m’avertir. J’ai dû attendre plusieurs jours afin de me calmer. Je ne lui ai même pas envoyé de lettre. Il ne mérite même pas que j’use de l’encre pour lui. Je compte m’expliquer avec lui de vive voix. J’en veux également à Isolde. J’espérais qu’elle aurait un peu d’égard pour moi, mais il faut croire qu’elle a déjà très vite oublié que j’ai été à ses côtés durant ses premières années de vie. Vois, comme je ressasse. Tu vas probablement me traiter de tante indigne. J’assume. Je suis malheureuse. Tu es partie, mais je ne t’en veux pas. Enfin si, maintenant je t’en veux, un peu. Parce que je m’ennuie. Parce que je me sens, moi aussi, terriblement seule. Et surtout parce que j’ai l’impression que la distance fait mourir notre amitié. Mais soit, j’y suis peut-être pour quelque chose. Je compte me rattraper. Je peux constater à travers tes écrits — du moins dans ta première lettre —que la vadrouille te va à ravir, pour ne pas dire te resplendit car je n’ai pas encore la chance de te voir pour le constater. J’espérais pouvoir t’écrire que je priais pour que ton cœur se porte mieux, et que tu souffres beaucoup moins depuis que tu as retrouvé cet hérétique d’acoquineur tu l’as retrouvé mais avec le dernier torchon puant que tu m’as envoyé, j’ai des doutes. J’en viens même à me dire que j’ai peut-être fait une connerie en te laissant partir le retrouver. J’aimerais que tu puisses pleurer sur mon épaule en me racontant toutes les peines du monde, mais tu n’es pas là. J’aimerais pouvoir te consoler en te disant que ça ira mieux demain, que je vais t’aider, mais je ne suis pas à tes côtés pour te le dire de vive voix. En fait, c’est simple, j’ai l’impression de n’être que la personne de substitution que l’on sort dès que l’on a besoin de moi. C’est dire à quel point ça ne va pas du tout de mon côté non plus. Je pensais pouvoir vider la moitié de la cave à Salins mais je pense que je devrais commencer par vider celle de Valdoie. J’hésite encore. Donc, d’ici à ce que tu arrives à Nancy, prends de la mirabelle et si le cœur t’en dit, ramène tes fraises à Salins qu’on boive à s’en péter le bide, tout en se racontant nos malheurs et nos tristesses. D’ici là, tu cesseras peut-être de m’en vouloir de ce que j’ai fait ou non. Ou peut-être pas. Va savoir.


      Si t’as encore un peu d’amour/d’affection/d’amitié pour moi, je t’embrasse quand même.


É.


PS : la prochaine fois, évite vraiment de m’envoyer un torchon dégueulasse comme t’as pu le faire. Marianne a tourné de l’œil, Rogier s’est moqué et Ana a failli vomir à son tour tant ça puait.

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Héloise Marie
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MessageSujet: Re: [RP] Je te dis presque tout.   [RP] Je te dis presque tout. Icon_minitimeMar 20 Oct - 19:28

Citation :

    Elisabeth,


Enfin je reprends la plume pour te glisser quelques mots. Je serais brève et longue en même temps. Brève car il n'y a pas grand-chose à dire que tu ne sais, longue car, en toute honnêteté, je me fais chier comme un rat crevé. Pardonne l'expression mais c'est la sensation que j'ai pour le moment. D'avoir remis pied en Lorraine, d'avoir retrouvé l'effervescence d'ambitions politiques, d'avoir cru possible l'idée de me relancer dans toutes ces choses qui m'ont fait prendre la fuite durant cinq longues années m'a partagée entre deux émotions et je n'arrive à distinguer laquelle prend le dessus sur l'autre. La fuite ou l’envie ? Etant dans un sentiment d'ennui profond, l'envie prend clairement ses aises. Je suis à deux doigts de tout envoyer promener de mon errance pour reprendre la voie des châteaux et autres intrigues. Et puis... Et puis je mesure la perte qu'aurait ce choix dans ma vie et mes certitudes basculent dans le néant. Je ne te dirai pas où je suis, tu sais ce que je pense des courriers envoyés et mal reçus. Je repense à celui que j'ai envoyé à Ersinn alors qu'il t'était destiné : la gêne ! Je te dirai juste ceci : il traîne toujours les mêmes émois dans ma cervelle de moineau et dans mon cœur d'artichaut. Ma quête ira jusqu'à son terme, que le terme dépasse l'échéance ou non. Je ne fuis pas. Je ne me cache pas. Je n'ai plus peur de Sirius, Ana et leurs tristes désirs de vengeances alors qu'ils ont mérité ce qui leur est arrivé. Juste... Comme je ne sais où je vais après ma destination -celle-là même dont je t'ai parlé à Saint-Claude-, je n'arrive pas à me projeter ou à retrouver cette envie qui m'animait alors il y a quelques mois.... Et si tout ce que j'accomplissais ne servait à rien? Et si les ambitions que je projette et que je nourris secrètement dans cet avenir incertain sont vaines et ridicules ? Et si, du jour au lendemain, je me retrouvais seule et sans plus aucunes griffes pour m’emporter ? Suis-je donc si stupide de continuer à espérer ? Ou suis-je stupide de prévoyance à entasser des "au-cas-ou" pour amortir ma chute ? Il y a de ces villes qui, chaque fois que j'y passe, me plongent dans un doute incroyablement déplaisant. Trois fois qu'il m'arrive les mêmes émois dans les mêmes régions. A croire que je ne suis vraiment pas faite pour certains climats. Sauf que... s'il y a cinq mois je n'avais rien à perdre d'autre qu'un bref sentiment de dépendance, aujourd'hui la perte me plonge dans l'effroi et m'empêche presque de respirer. Je ne peux plus ni ne veux plus revivre Dijon. Même si une petite voix commence doucement à me signaler qu'un jour ou l'autre, je n’en aurais pas le choix. Et... je souris en me disant que, contre toute attente, ce n'est pas ta voix qui me le souffle. Je n'attends pas que tu juges ou me donnes ton avis sur ce qui se passe pour le moment dans ma tête. J'avais besoin de l'écrire à quelqu'un. Le confier à quelqu'un d'autre qu'à ce foutu journal dans lequel je consigne tout. Peut-être que tu auras la recette secrète, la petite phrase que tu as parfois et qui me conforte dans mes décisions... Peut-être juste que, d'écrire ces mots, j'aurais l'esprit plus clair sur ce que j'ambitionne. Le Très Haut seul le sait. Donne-moi des nouvelles, raconte-moi ton périple. Amuse-moi des histoires de tes enfants, de leurs aventures héroïques et farfelues. Conte-moi tes bonheurs et tes malheurs. J'ai grand besoin de divertissements. A tel point que j'en viens à m'intéresser aux coutumes locales des bleds les plus pourris de France.... c'est dire.

    Je t'aime,
      HM


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